La Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA) a servi de lieu durant deux jours de présentation et de prévalidation des deux rapports provisoires sur  « le diagnostic du mécanisme consultatif public-privé en République Centrafricaine (RCA) » et l’évaluation du climat des affaires et de l’environnement des investissements en RCA ».

Le Cadre Mixte de Concertation pour l’Amélioration des Affaires (CMCAA) et le Centre du Commerce International (CCI) qui est une agence d’exécution du Programme d’Appui à la Promotion de l’Entrepreneuriat en milieu Rural (PAPEUR), financé par l’Union Européenne dans le cadre du fonds fiduciaire Békou ont décidé de travailler de concert sur ces deux études menées par le projet PAPEUR pour le pré validation de ces rapports provisoires.

En effet, la RCA est un pays enclavé avec une population estimée à près de six (6) millions d’habitants. Elle est affectée par les multiples crises militaro-politiques depuis 2013 ayant conduit le pays dans une crise économique incommensurable. A cela s’ajoute la crise sanitaire à Corona virus. Sa petite économie essentiellement basée sur l’agriculture représente 33 % du PIB, les secteurs tertiaires et manufacturiers représentent 42,5 % et 20,8 % du PIB respectivement n’arrivent pas a lancé l’économie.

Cependant, Il est reconnu le rôle important du secteur privé dans l’accélération de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté multidimensionnelle. Mais, l’économie centrafricaine est dominée par le secteur informel d’autant plus qu’elle n’est pas compétitive sur le marché international. Le commerce extérieur contribue à hauteur de 22,5 % du PIB, les importations représentant 20,9 % du PIB.

Alors, le CMCAA, plateforme de dialogue et de concertation permanente entre l’Etat centrafricain et toutes les composantes du secteur privé ont pu s’accorder afin d’émettre des fortes recommandations pour assurer leur pleine participation à la politique socio-économique du Gouvernement.

Ces deux rapports provisoires qui sont présentés par le PAPEUR ont pour objectif d’accompagner le Gouvernement centrafricain dans ses efforts de renforcement du Dialogue public-privé (DPP) et l’amélioration du climat des affaires et des investissements dans les secteurs porteurs qui sont l’agriculture et de l’agro-industrie.

Selon l’expert juridique Edgard  Balegbaya, « ce dialogue public-privé peut être national ou local dans une ville qui présente une opportunité pour un secteur d’activité, le DPP peut être sectoriel visant un secteur par exemple l’agriculture ou l’agroalimentaire, les industries extractives etc ». En d’autres termes le DPP facilite aux différents acteurs de déterminer ensemble quelles politiques et quelles réformes institutionnelles pouvant permettre au secteur privé de s’exprimer et aux problèmes locaux de remonter plus haut dans le processus d’élaboration des politiques.

Quant au vice-président de Collectif des Petites et Moyennes Entreprises, Noel Bernard Logomon , « le dialogue public-privé qui a été instauré, fonctionne normalement. Nous sommes satisfaits de l’initiative sur les études menées qui ont abouti à la prévalidation de ces documents»

En outre, le rôle crucial des investissements, démontre que trop souvent les réformes engagées sans dialogue entre les acteurs et les partenaires posent d’énormes difficultés de mise en œuvre.

A en croire le consultant Jackson Yoko « l’objectif recherché par les rapports des études qui sont soumis à la pré validation est que les acteurs des secteurs agricoles et agro-pastoraux puissent avoir des points convergents pour définir ensemble leurs priorités, leurs volontés de changement pouvant faciliter les réformes dans leur secteur d’activités respectives ».

Ces travaux qui ont pris deux jours ont permis d‘identifier les contraintes et les opportunités clés pour aider à libérer le potentiel des secteurs agricoles et agro pastoraux à moyen terme et à court terme.

Selon les rapports SDRASA, 2011, la vocation agricole de la RCA se mesure à travers sa population, dont plus 80 % vit en milieu rural et doit sa subsistance aux activités agro-pastorales. Et le secteur d’élevage, tout comme l’agriculture, reste un enjeu économique majeur, car il participe à plus de 15 % du PIB National

Aujourd’hui, l’agriculture demeure extensive, essentiellement vivrière et faiblement tournée vers l’exportation avec le non certification des produits agricoles et cela cause une perte chez les agriculteurs tel est le cas de la farine de maïs, manioc et l’huile de palme.

Le potentiel agricole est de 15 millions d’hectares de terres arables dont seulement environ 800.000 hectares (ha) sont cultivés chaque année correspondant à 5,3 % du total et moins de 0,5 ha exploité en moyenne par actif agricole.

Notons que les recommandations contribueront, à l’amélioration de l’attractivité de l’économie de la RCA et à rendre les secteurs agricoles et agro-pastoraux plus dynamique, compétitifs, créateurs de richesses et d’emplois. Cependant, sur une superficie totale de terres de pâturages estimée à 16 millions d’hectares, seules 9 millions d’hectares sont exploités pour un cheptel estimés à 3,7 millions de têtes de  bovins.

Zarambaud Mamadou