L’équipe de la Banque mondiale en Centrafrique, quelques ambassadeurs, certains membres du gouvernent et des experts en économie s’étaient retrouvés le mercredi 04 août 2021 à l’hôtel Ledger Plazza à Bangui. L’occasion est ainsi donnée à l’équipe de la Banque mondiale de faire la présentation de la 4em édition des cahiers économiques de la République centrafricaine.

Nul n’ignore que le vecteur de la croissance économique d’un pays est la paix et la sécurité qui sont des éléments qui donnent l’opportunité à la population de se lancer dans les activités de productions à caractère économique. Cependant, triste est d’observer que depuis le coup d’État orchestré par la rébellion de la Séléka dirigée par Michel Djotodja qui a chassé l’ancien président François Bozizé du pouvoir, le pays est sombré dans une crise militaro-politique la plus douloureuse de son histoire. La situation s’est empirée en début de l’année 2020 avec l’avènement de la pandémie de la Covid-19.

Ces deux crises ont pris en étau la croissance économique du pays. La population n’arrive pas a contribué à son essor vital. Cette situation a plongé le Centrafrique dans une vie de dépendance des partenaires qui sont des institutions et organisations internationales. C’est dans ce contexte que la Banque mondiale, après une enquête des experts internationaux et nationaux a rendu public la 4em édition des cahiers économiques de la République centrafricaine intitulée : « Investir dans le capital humain pour préserver l’avenir ».

« La situation budgétaire s’est détériorée et la RCA reste exposer à un risque élevé de surendettement. Les recettes intérieures du pays ont été plus élevées qu’anticipées pendant la pandémie du Covid-19, principalement grâce à une augmentation significative des recettes non-fiscales », a déclaré Han Fraeters, représentant résident de la Banque mondiale en Centrafrique.

Toutefois, « si 2020 est l’année du Covid-19, tout semble indiquer que 2021 sera l’année de la crise sécuritaire. Nos projections ont indiqué que les effets combinés du Covid-19 et du regain d’insécurité devraient plonger l’économie centrafricaine en récession en 2021. Nos projections indiquent aussi que le PIB devrait reculer de 0,6% soit 5,8 points de pourcentage en deçà des projections d’avant Covid-19 et des élections », a-t-il regretté.

Pour Wilfried Kouamé, économiste à la Banque mondiale et auteur principal de ce rapport, «  la croissance économique pourrait se redresser à moyen terme, soutenue par des niveaux de productions agricoles et industrielle, mais seulement à condition que la situation sécuritaire s’améliore. De toute façon, plus de 3,5 millions d’habitants devraient continuer à vivre dans l’extrême pauvreté entre 2022 et 2024 et l’insécurité alimentaire et l’accès limité aux services publics de base, en particulier dans les zones reculées, resterons des préoccupations majeures ».

Si ces cahiers économiques ont mis en exergue la question de l’éducation nationale, de la santé publique et de la sécurité, Han Fraeters n’a pas hésité de souligner que l’une des conditions majeures pour gagner à nouveau la confiance des partenaires financiers, est le dialogue inclusif.

Présent lors de cette présentation, le ministre chargé des finances et du budget Hervé Ndoba a félicité la Banque mondiale pour son appui considérable au développement économique de Centrafrique. Il a aussi précisé que le gouvernement mettra en place des reformes structurelles sur tous les plans. Le pays a des projets qui nécessitent un financement conséquent. D’où nécessité de bénéficier de l’effort financier considérable des partenaires. Hervé Ndoba a affirmé aussi que le gouvernement fera tout pour mettre en valeur les recommandations formulées dans ce rapport.    

Brice Ledoux Saramalet