Les enseignants du fondamental 1 et 2 sont rentrés en grève de trois jours à compter du mardi 31 janvier jusqu’au jeudi  2 février 2023. Ils exigent du gouvernement l’ouverture d’un dialogue sur les deux points de revendications inscrites dans le préavis de grève déposé en date du 23 janvier 2023.

Selon la plate-forme des fédérations des enseignants du fondamental 1 et 2 et de l’enseignement technique, il s’agit entre et autres, de l’harmonisation de leurs salaire qui depuis plusieurs années n’a pas bougé.

Ce mardi, le journal Oubangui Médias a sillonné quelques établissements scolaires de la capitale.  Le constat est presque identique. De l’école mixte de Bégoua en passant par l’école Gobongo et Saint-François dans le quatrième arrondissement de Bangui, pour atteindre l’établissement Assana derrière le lycée Marie-Jeanne Caron au centre-ville, les salles de classes sont fermées. Des élèves sont tous dehors en train de jouer dans la cour.

A l’école mixte de Bimbo, la cour est presque désertique. Il n’y a que les bureaux des directeurs qui sont ouverts.

Clarisse, mère d’une élève que nous avons croisé à l’école Gobongo est venue récupérer son enfant. Elle s’inquiète de cette situation et exhorte les deux parties à privilégier le dialogue pour sauver l’éducation des enfants : « Merci monsieur le journaliste, ce matin après le départ de mon enfant comme d’habitude à l’école et quelques minutes plus tard, je suivais les informations sur une radio de la place. J’ai appris que les enseignants sont en grève de trois jours.  Aussitôt, j’ai décidé de venir vérifier. Arrivée ici, j’ai vu que tous les élèves sont dehors et vous savez que ces derniers temps le phénomène de vol d’enfants prend de l’ampleur, c’est pourquoi j’ai décidé de venir récupérer mon enfant pour éviter le pire ».

Sous couvert de l’anonymat une enseignante à l’école de Pétévo dans le 6e arrondissement de Bangui a soulevé quelques conséquences de cette grève. Selon elle, il y aura une perturbation sur le calendrier scolaire. Elle a aussi ajouté que si le gouvernement n’agit pas vite pour décompter cette situation, les enfants vont perdre le fil de leurs cours et cela risque d’avoir un impact négatif sur le niveau des élèves qui est déjà plus bas suite aux multiples crises militaro-politiques dans le pays.

A titre de rappel, un préavis de grève a été déposé sur la table du gouvernement le 23 janvier 2023, mais le gouvernement a fait sourd oreille à cette plainte. Et lors d’une assemblée générale tenue le lundi dernier à la bourse de travail, la plate-forme des enseignants du fondamental 1 et 2 a décidé d’entrer en grève de trois jours. Si les autorités ne réagissent pas, cette grève va passer de trois jours à huit jours, selon le coordonnateur général de cette plate-forme Innocent Kéréguélé.

Pour l’heure le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur cette question qui intervient quelques jours après l’augmentation du prix de carburant à la pompe et celui des transports en commun. A en croire certains de ces enseignants, ces augmentations ont eu un impact sur le panier de la ménagère et font partie des causes de leurs mouvements de grève, revendiquant la revalorisation des salaires des enseignants.

Christian-Stève SINGA