Pour apaiser la tension politique entre le gouvernement et l’opposition démocratique, le Conseil national de médiation a rencontré, le 23 février 2023, à Bangui, les leaders du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC). Privation de liberté, menaces de mort à l’égard des opposants et insécurité étaient au centre des échanges.

L’annonce du retrait de l’opposition démocratique des prochaines élections locales était à l’origine de cette rencontre. Durant sa prise de parole, le coordonnateur du BRDC a souligné que les menaces, proférées par des partisans du pouvoir à l’égard des opposants, ne sont pas favorables à la tenue d’une élection crédible et apaisée. Il cite comme exemple la clandestinité que vit Alexandre Ferdinand Nguendet, ancien chef d’Etat de la transition.

« Ce n’est pas à nous de créer les conditions »

« Nous sommes venus avec beaucoup de modestie et de déférence vis-à-vis de la médiation. Alors, il faut dire à ceux qui créent ces conditions-là de trouver des solutions afin qu’on aille aux élections. Ce n’est pas à nous de le faire. Regardez les conditions dans lesquelles on a mis Nguendet. Il a quitté sa famille pour aller vivre dans la brousse », a fait savoir Crépin Mboli-Goumba, président du parti Patrie.

Selon le BRDC, les opposants subissent quotidiennement des menaces, intimidations et persécutions. Une pratique contraire aux principes démocratiques. Pour sa part, le Conseil national de médiation dit prendre des mesures tout en souhaitant un dénouement à travers cette rencontre.

Engager l’ensemble des acteurs sociopolitiques

« L’objectif recherché par la médiation vise à échanger avec les leaders de l’opposition en vue d’engager l’ensemble des acteurs sociopolitiques pour l’exercice de la démocratie. A ce sujet, le Conseil national de médiation reste le cadre permanent du dialogue et de la concertation, l’arbre à palabre de tous les Centrafricains », a indiqué Moussa Laurent Ngon Baba, président du Conseil national de médiation.

La tension sécuritaire à l’intérieur du pays et la crise socioéconomique étaient également au centre des échanges. Lors de cette réunion, les leaders de l’opposition ont réitéré leur position, notamment celle de ne pas participer aux élections locales de juillet prochain. De son côté, Moussa Laurent Ngon Baba promet de remonter les informations aux autorités compétentes.

RNL