C’est à travers une marche qui s’est tenue le mercredi 24 janvier à Ndélé que la population a exprimé ses attentes en remettant un mémorandum au Préfet de la préfecture de Bamingui-Bangoran. Ceci, en présence de la délégation qui a accompagné le ministre de la santé animale Hassan Bouba et des autorités administratives au siège de la préfecture de Ndélé.

Tous les commerces étaient restés, les écoles sont vides! La majeure partie de la population de Ndélé était dans la rue, marchant avec des chansons aux lèvres au nom des russes, munies des petits drapeaux de couleur rouge bleu blanc avec des tee-shirts noires sur lesquels on peut lire « Je suis Wagner ».

Une grande masse de la population de Ndélé se lève d’un seul coup pour réclamer la présence des Russes dans la préfecture de Bamingui-Bangoran et l’augmentation de leur effectif pour couvrir la frontière avec le Tchad. Une manifestation qui mobilise plus de 5000 personnes qui ont marché de la mairie de Ndélé jusqu’à la préfecture.

Un événement d’envergure pour contredire une information selon laquelle, les instructeurs russes doivent partir de la ville de Ndélé. Ce qui serait identique à la rechute de cette ville qui retrouve peu à peu la paix grâce à ces derniers.

Daoud Mahamat Mansour, l’un des organisateurs explique les raisons de cette manifestation : « Depuis 2012, nous avons subi des atrocités dans notre ville et l’arrivée des russes avec les Forces de Défense et de Sécurité nous a ramené la paix et il y a un climat de sécurité qui règne pour ce moment. Et nous avons appris qu’il y a certains ennemis de la paix qui veulent faire partir ces alliés qui nous aident à retrouver une vie paisible. C’est pourquoi nous avons organisé cette manifestation pour que les russes soient maintenus et déployés jusqu’au niveau de la frontière. C’est tout ce que nous demandons au président de la République ».

Face à l’information qui stipule que les russes doivent quitter la ville,  madame Malik Viticeline s’affole: « En 2020, j’ai perdu ma fille qui était commerçante. On l’a assassiné en me laissant un bébé de quatre mois. Quand je me souviens de ce moment, je ne veux pas entendre parler du départ des Russes qui nous ont aidés à retrouver le calme dans la ville de Ndélé. S’ils n’étaient pas arrivés, peut être que nous ne serons plus de ce monde. A l’heure où je vous parle, Krakouma et Dikri ne sont pas en sécurité. Miamani, Ngolongosso, Ngoamassinda et Chari ne sont pas en sécurité. Alors, nous demandons encore la présence russe et sollicitons l’augmentation de leur effectif pour couvrir toutes ces zones. Car, seule la présence russe peut apaiser la situation. Nous demandons au chef de l’État de vraiment prendre en compte nos plaintes et nous envoyer l’effectif convenable ».

Rappelant que la manifestation est couronnée par la remise d’un mémorandum dans lequel sont mentionnés les vœux de ces habitants au préfet de Bamingui-Bangoran qui promet d’aller remettre au Président de la République.

Belvia Espérance Refeïbona