Le FMI a approuvé le Programme de facilité élargie de crédit allant de $191millions soit plus de 113 milliards de FCFA à la République Centrafricaine.

Après avoir achevé le dernier Programme de Facilité Elargie de Crédit (FEC), un programme approuvé en 2019, le Fonds Monétaire International (FMI) avait suspendu ce programme au profit de la République Centrafricaine tout en lui accordant un Programme de Référence. Les signaux sont maintenant au vert pour la reprise du FEC.

Le pays vient d’être informé de cette reprise par le Conseil d’Administration du FMI, qui se réunissait en session ordinaire à Washington. Cette reprise d’appui va soulager l’économie centrafricaine, asphyxiée par les crises internationales (COVID-19 et guerre en Ukraine) puis par les crises internes notamment l’insécurité causée par la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de l’ancien président François Bozizé aujourd’hui en exil en Guinée.

Dans la soirée du jeudi, des informations de premières mains de l’Oubangui Médias avaient indiqué que le Programme de facilité élargie de crédit venait d’être approuvé par le conseil d’administration du FMI. Un programme qui va durer trois ans et permettra au gouvernement qui connait une tension réelle de trésorerie de faire face à ses besoins régaliens.

Puisque la FEC est une tontine des Etats membres du FMI dont la RCA, cette facilité est soumise aux critères de base, notamment la gestion durable des fonds mis à la disposition des Etats à zéro taux d’intérêt.

Politiquement, la reprise de l’appui de FMI est une victoire pour le gouvernement dirigé par Félix Moloua et du ministre des Finances et du Budget Hervé Ndoba. Un signal fort pour prouver que le FMI, aux services des Etats, ne se laisse pas influencer par une position d’un Etat qui aurait des brouilles diplomatiques avec un autre Etat membre de cette institution.

Selon les informations de l’Oubangui Médias, cette reprise entrainerait aussi celle de la Banque mondiale qui financera un programme de paiement des salaires de sept ministères sociaux pendant une année. La Banque mondiale pourrait reprendre d’autres appuis directs en plus de multiples projets de développement qu’elle finance dans le pays.

L’autre bataille, qui n’est pas la moindre sera celle de convaincre l’Union européenne à reprendre son appui budgétaire aussi à la RCA, sans occulter la France, le premier pays à geler et à suspendre son aide à la RCA dès 2020.

L’Etat centrafricain manque des ressources extérieures, très colossales pour son budget à la suite des interventions des paramilitaires russes aux côtés de l’armée pour mettre hors état de nuire les rebelles de la CPC. Ces partenaires ont estimé que le gouvernement devrait donner des garanties pour que leurs appuis ne servent pas à financer les mercenaires russes.

Fridolin Ngoulou