Le ministère de l’éducation nationale lance la rentrée des classes dans le cadre du Programme d’Education Accélérée à l’école Gobongo 2 à Bangui.

La crise militaro-politique que traverse la République centrafricaine a occasionné des conséquences multiformes. Si l’on parle souvent des conséquences en perte en vies humaines et sur le plan économique, il est important de noter que le système éducatif a aussi payé le pot cassé de ladite crise. 

En effet, comme nous l’avions dit ci-dessus, la crise que connait la Centrafrique depuis 2013 a engendré plusieurs conséquences. Des milliers des enfants ont perdu leurs parents, certains sont comptés parmi les populations déplacés et d’autres sont enrôlés dans les rangs des groupes armés comme des enfants soldats. Toutes ces malheureuses situations ont impacté négativement sur la scolarisation des enfants.

Ils sont des milliers d’enfants à Bangui comme dans les provinces à pouvoir arrêter l’école suite à cette crise. Le taux de déperdition scolaire a augmenté. Cela se justifie  par le fait que certains de ces enfants sont des orphelins soit des déplacés ou encore la situation économique détériorée suite à cette crise n’a pas épargné leur famille. Du coup, ils se retrouvent dans la situation de vulnérabilité. Etant des démunis, les quelques parents n’arrivent pas à fournir des kits scolaires à ces enfants qui sont obligés de rester à la maison.

Sachant combien de fois l’éducation est le vecteur du développement en matière d’une main d’œuvre qualifiée ou d’un digne capital humain à court, à moyen voire à long terme, le gouvernement centrafricain a mis en place une stratégie pour sauver cette situation. A cet effet, par le biais du ministère de l’enseignement, un projet intitulé « Programme d’Education Accélérée » a été conçu pour redonner la chance à ces enfants.

Selon Gilbert Selounkoue Feibonazoui, coordonnateur des Projets- Education, « le Programme d’Education Accélérée est une approche flexible et appropriée à l’âge des apprenants donnant accès à l’éducation à des groupes défavorisés, ayant pour objectif d’intégrer ou de réintégrer l’apprenant dans le cycle primaire en lui permettant d’accéder au secondaire ou la formation professionnelle. Ce programme prend en compte les enfants âgés de 12 à 15 ans ayant abandonné leurs scolarités ou qui n’ont jamais été à l’école pour des raisons qui ont impacté sur la situation financière des parents ».

Ce système consiste à condenser les années scolaires qui au lieu de six (06) ans à l’école primaire, ces enfants feront trois (03) ans : CPU, CEU et CMU. Ce qui veut dire que, l’enfant qui est inscrit pour la première fois, fera les cours de CP1 et CP2 pendant la même année. Et, s’il arrive à admettre en classe supérieure, il fera alors CE1 et CE2 pour finalement terminer la 3èm année en classe de CM1 et CM2. Une fois que l’enfant décroche son concours d’entrée en classe de 6èm, c’est là qu’il fera maintenant le cycle normal.

Alors, dans le cadre de la rentrée académique 2021-2022, le ministère de l’éducation a organisé le 16 novembre dernier à l’école Gobongo 2, située dans le 8e arrondissement de Bangui, le lancement officiel dans le cadre de la deuxième année de ce projet. L’occasion a été permise au ministère de l’éducation de donner des fournitures scolaires à ces enfants afin de les mettre dans les conditions d’études et faciliter la tâche aux parents.

« Selon le résultat qu’a produit ce projet, nous croyons déjà à la réussite du programme car les enfants qui, au début étaient réfractaires, ont finalement accepté de reprendre le chemin de l’école non-seulement pour leur avenir mais pour celui de leurs parents et de la Centrafrique en général », a expliqué Gilbert Selounkoue Feibonazoui.

Bien que ce projet présente des manquements, il est cependant bénéfique du fait qu’il prend en compte le droit à l’éducation de l’enfant, aide celui-ci à s’épanouir, l’amène à avoir une place dans la communauté afin de rattraper ses retards scolaires. La phase pilote est lancée à Bangui depuis l’année passée dans cinq centres : Lakouanga, Fatima, Koudoukou, Ndress et Gobongo. Ledit programme s’inscrit dans le cadre du projet d’urgence de soutien à l’éducation de base (PUSEB) financé par la Banque mondiale.

Brice Ledoux Saramalet