En Centrafrique, il existe des femmes exceptionnelles qui pratiquent des métiers d’arts tant à l’intérieur du pays et dans la capitale Bangui. L’équipe de l’Oubangui Médias a rencontré une enseignante, Mme  Assita Banguela Thérèse qui est très passionnée de son métier de dorure et la reliure à l’école des métiers d’arts au centre-ville, dans le premier arrondissement de Bangui.

Dans le temps passé, certains métiers d’arts sont réservés uniquement aux hommes comme la reliure et la dorure. Mais, il y a une femme que nous allons découvrir.

Elle s’appelle Mme Assita Banguela Thérèse, une cinquantenaire, femme de grande taille, habillée avec élégance et une mère des enfants. Elle exerce ce métier depuis une belle lurette après un brillant parcours scolaire. Assita Banguela Thérèse s’est orientée à l’école des métiers d’arts pour apprendre évidemment un métier. Elle a choisi la section reliure et dorure. Mais plus tard, c’est elle qui enseigne ce métier aux élèves de l’école des métiers d’arts de Bangui. « La motivation est importante dans la vie. Il faut apprendre un métier, car il amène à s’auto-former et à encadrer les jeunes », a-t-elle lancé d’entrée de jeu.

Mme Assita Banguela Thérèse nous justifie cette passion qu’elle a en restaurant les livres et documents abimés. « J’ai la passion de restaurer d’une manière rapide et efficace de livres importants d’histoire et autres documents. C’est grâce aux livres que nous connaissons notre histoire ou que nous apprenons. C’est pour cela que je ne peux même pas laisser tomber un document en ruine. Si le document n’est pas en bon état, je fais la reliure pour garder le contenu», a justifié Mme Assita Banguela Thérèse.

Spécialisée dans ce domaine pour la conservation des livres et la reliure des documents, l’Université de Bangui s’est intéressée à la qualité de son travail. Elle nous raconte une courte histoire : « Avant, les étudiants faisaient de reliure de leurs mémoires en spiral. Un étudiant est venu vers moi pour relier son mémoire. Après la soutenance, l’Université a félicité la qualité du travail, notamment la reliure durable de son mémoire. C’est ainsi que l’Université oriente des étudiants vers moi ».

Malgré un emploi du temps chargé et difficile en tant que mère de famille, Mme Assita Banguela Thérèse concilie la vie conjugale avec la vie professionnelle.  « Je vis de ce métier. J’enseigne les élèves dans la matinée et à 14 heures, je rentre à la maison pour m’occuper des tâches ménagères. Chaque année, j’organise des expositions. Présentement, je suis au rock club au centre-ville. Nous tenons une boutique à cet effet », a indiqué Mme Assita.

Elle exhorte les femmes et les jeunes filles à se chercher un métier afin d’être autonomes dans la vie. « Il ne faut pas rester bras croisés et demander aux autres. Non ! Dieu a mis en chacun une capacité de créer par ses propres efforts. Quelqu’un qui n’a pas mis pieds à l’école peut aussi réussir s’il aime un métier. Il existe maintenant plusieurs centres de formation et des opportunités, même en alphabétisation. Je pense que c’est injustifié de dire qu’on a rien trouvé à faire dans la vie », a fait observer Mme Assita Banguela Thérèse.

Très ambitieuse, Mme Assita Banguela Thérèsevoudrait avoir un grand atelier qui pourrait se transformer à un centre de formation. « Le projet est en cours. J’ai déjà acheté des outils et j’attends compléter avant de chercher à m’installer. Je vais embaucher les élèves que je forme afin qu’ils trouvent facilement de l’emploi », projette-t-elle.

En dépit des difficultés en termes de matière première comme la colle blanche, la colle forte, les esquilles, la peinture, la peau des bêtes, le carton, la feuille… Mme Assita Banguela Thérèse reste optimiste pour son métier et le projet qu’elle compte mettre en œuvre.

Mireille Maïmouna Modouka/Zarambaud Mamadou