Bloqué depuis plusieurs mois à cause du retrait d’une partie de l’opposition dans son comité d’organisation, la machine vers la tenue du dialogue républicain pourra enfin être redémarrée.

Tout est parti de l’intention de l’Assemblée nationale à lever l’immunité parlementaire de trois députés de l’opposition afin qu’ils soient traduits devant la justice, sur sa demande, au sujet de complicité avec François Bozizé dont sa rébellion, la coalition des patriotes pour le changement voulait prendre le pouvoir en janvier 2021.

Plusieurs personnes ont été arrêtées soit juste auditionnées par les juges. Le nom de trois députés serait sorti dans les auditions. C’est ainsi que les juges avaient demandé à l’assemblée nationale la levée d’immunité parlementaire d’Anicet Georges Dologuele, de Martin Ziguele et d’Aurélien Simplice Zinghas pour qu’ils soient aussi auditionner.

Ceci n’a pas plu à l’opposition qui était obligée de retirer ses représentants dans le comité d’organisation du dialogue républicain. L’opposition avait conditionné son retour dans ce processus par l’abandon pur et simple du processus lancé contre les trois élus de la Nation.

Des mois se sont écoulés et la tension politique n’a pas chuté. Des tractations politiques et diplomatiques n’avaient pas permis le retour de  l’opposition dans ce comité dirigé par Obed Namsio, alors directeur de cabinet de la Présidence de la République.

Dans son discours à la Nation, le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera n’avait pas hésité à accuser directement l’opposition d’être responsable du blocage de ce processus. Mais les communiqués et les dires de l’opposition soutiennent que c’est seule la volonté politique qui a manqué pour décrisper la tension.

La dernière déclaration de l’opposition pointe le pouvoir d’être à l’origine de ce blocage. « La situation socio-politique et sécuritaire quotidienne de la République Centrafricaine pose avec acuité l’urgente nécessité de la tenue du dialogue dont la dynamique de l’organisation bute au manque de volonté du pouvoir et de sa sincérité à l’organiser effectivement. En effet, ne prenant pas la bonne mesure de l’immense espoir que les populations centrafricaines placent dans ce dialogue, le pouvoir multiplie les entraves incompréhensibles à son organisation mais qui en disent long sur sa finalité », écrivent les leaders de l’opposition.

« Pris au piège de sa propre mauvaise foi, il désigne l’Opposition démocratique comme responsable du blocage, à travers une campagne de lynchage médiatique sur les ondes des radios Centrafrique et Lengo songo. D’ailleurs le message du Président TOUADERA à la Nation du 1er janvier 2022 en est la typique illustration », dénoncent ces leaders d’opposition.

Un début de solution malgré les bras de fer

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui a adressé une lettre d’information à l’attention du président de l’assemblée nationale. Cette lettre informe sur l’abandon des poursuites contre les trois députés.

« Par la présente, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance ce qui suit : Par ordonnance de Renvoi rendue le 09 novembre 2021 par la Doyen des juges d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Bangui, les nommés : Bozizé Yangouvounda François, Maleyombo Thierry et autres, poursuivis pour : Atteinte à la sureté Intérieure de l’Etat, Association des Malfaiteurs, Assassinat, complot, Atteinte contre les personnes jouissant d’une protection internationale, vol aggravé, destruction volontaire des biens publics et privés ; ont été renvoyé devant la Cour Criminelle pour y être jugés conformément à la loi. Au vu de cette ordonnance, il apparait très clairement qu’aucune charge n’a été retenue à l’encontre des Honorables députés : Dologuele Georges Anicet, Ziguele Martin et Zinghas Aurélien Simplice. Il s’en suit que les demande de levée d’immunité rappelée en référence est désormais sans objet, et vous prie par le même biais d’informer les députés concernés ».

Le contenu de cette lettre semble être l’exigence de l’opposition avant de reprendre ses sièges au sein du comité préparatoire du dialogue, sensé désamorcer la crise politique et séculaire dans le pays.

Nous osons espérer que d’ici là, les choses pourront reprendre pour que ce dialogue se tienne avant l’organisation des élections municipales, prévues le 11 septembre 2022 sur tout le territoire national.

Fridolin Ngoulou