C’est le triste constat révélé par l’édition 2022 de « L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (en anglais) », publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Selon le rapport, « près de 10 % de la population mondiale aurait ainsi été touchée par la faim en 2021, alors que ce chiffre était descendu en dessous de 8 % entre 2016 et 2018 » et la plupart des 140 millions de personnes souffrant de faim aiguë vivaient dans une dizaine de pays : l’Afghanistan, la RD du Congo, l’Éthiopie, Haïti, le Nigeria, le Pakistan, le Sud-Soudan, la Syrie et le Yémen.
En Afrique, « 20 % de la population » est concernée, tandis que « 9 % de la population asiatique » est également affectée. Si « les conflits, les phénomènes climatiques extrêmes et les chocs économiques, dont les effets se conjuguent à ceux de l’accroissement des inégalités » et l’absence de planification sont les causes, il faut reconnaître que la perturbation de la chaîne de transport et de logistique a contribué à la hausse de la faim. A cet effet, le directeur de la FAO, David Beasley, a prévenu que la hausse des prix des denrées alimentaires liée à la guerre en Ukraine entraînerait « une déstabilisation mondiale, avec des famines et des migrations à une échelle sans précédent ». Il a encouragé les leaders mondiaux d’agir pour éviter une catastrophe humanitaire.
Et en Centrafrique ?
Confrontée à une insécurité liée à la présence de groupes politico-militaires, même si la situation est stable dans plusieurs régions du pays, l’ONU a rapporté que « au moins 2,2 millions de personnes dans le pays ne mangent pas à leur faim, soit 36% de la population ». A cette cause interne s’ajoute les incidences de la guerre russo-ukrainienne sur la RCA. Elle affirme que « les prix des produits alimentaires de base devant augmenter jusqu’à 70% d’ici le mois d’août ». Face à cette situation, les Nations Unies ont octroyé 15 millions de dollars au pays pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
Junior Max Endjigbongo
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