La République Centrafricaine, à l’instar des autres pays se prépare en prélude de la cop27 en Egypte, pour mettre en œuvre la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) sans difficulté, afin d’atteindre les objectifs assignés par le gouvernement centrafricain.

Un atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des parties prenantes nationales sur la question de la CDN a été organisé du 12 au 14 octobre 2022, par le ministère de l’environnement et du développement durable en partenariat avec le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).

Cette rencontre vise à mettre à jour des connaissances des différents sectoriels susceptibles d’être affectés par le changement climatique notamment le secteur privé, le groupe des femmes, des jeunes, des peuples autochtones et les organisations de la société civile. À cet effet, l’important est de montrer aux parties prenantes l’Accord de Paris et les engagements du gouvernement centrafricain pour réduire le taux d’émission des gaz à effet de serre. Mais aussi de présenter et d’expliquer les actions de lutte contre le changement climatique, retenues dans la CDN pour une meilleure appropriation afin de suivre et d’accompagner l’élaboration de la feuille de route de la mise en œuvre de la CDN et enfin de discuter du rôle et de la responsabilité de chaque partie prenante dans le processus d’élaboration de la feuille de route pour la mise en œuvre de la CDN.

Igor Tola Kogadou l’expert national coordonnateur de changement climatique s’est expliqué : « Nous avons élaboré un document sur la Contribution Déterminée au niveau National qui montre l’engagement du gouvernement centrafricain au niveau international dans les différents secteurs de production. Donc tous les secteurs sont impliqués dans le processus d’élaboration de ce document au départ et ce document était soumis au chef de l’État lors de la 26eme conférence des parties à Glasgow. Le gouvernement centrafricain est en train d’élaborer avec l’appui du PNUD la feuille de route pour la mise en œuvre de ce document. Et donc, pour cette mise en œuvre de ce document, nous sommes en train de renforcer les capacités de la société civile».

La CDN  a deux grandes parties. La première concerne l’atténuation et la deuxième l’adaptation. Dans la première partie, le gouvernement a pris des engagements pour la réduction d’émission des gaz à effet de serre dans le secteur agriculture, de la forêt, de l’énergie, des déchets et de la production industrielle. Alors que la Centrafrique n’a pas beaucoup de productions industrielles, elle table beaucoup plus que la réduction d’émission dans le secteur de l’agriculture, de forêt, de déchet et également de l’énergie. L’adaptation est une forme de résilience au changement climatique. 

La problématique de changement climatique touche aussi beaucoup plus les peuples de la forêt. Cécile Assio Aya représentante de ces peuples donne ses impressions: « C’est vrai que notre gouvernement fait des efforts pour nous soutenir à travers des ONG qui œuvrent dans le cadre de la lutte contre le changement climatique dans les zones humides, chez les peuples autochtones. Le changement climatique impacte sur la vie sociale des peuples autochtones. J’ai appris beaucoup lors de cet atelier de renforcement des capacités, comme la CDN, son contenu et aussi l’Accord de Paris. Je partirai pour la restitution de tout ce qu’on a fait ici à Bangui », a-t-elle souligné.

« De nos jours, les peuples autochtones subissent les effets du changement climatique qui impacte leurs vies. Hier c’était différent. Tu ne peux pas voir un peuple autochtone. Maintenant, tu pars ici au bord de la route jusqu’à Mbaïki, tu peux trouver beaucoup des peuples de la forêt tout simplement parce que la forêt ne donne plus de nourriture comme auparavant et des maladies se sont développées alors que les plantes ne peuvent plus les soigner, il faut sortir pour l’hôpital. Ce sont les effets du changement climatique. Le cas d’atténuation, je ne vois pas trop, mais adapter à notre rythme et mode de vie c’est encore mieux. Le peuple autochtone est un peuple qui vit de jour au jour. Par exemple, ce peuple de connait pas les frigo. Mais nombreux ne sont plus dans la forêt, les peuples autochtones sont devenus des villageois, nous aussi, nous cultivons maintenant les champs parce que la forêt ne produit plus comme avant, nous cherchons des frigos par ce qu’il fait chaud. Nous perdons nos traditions », a fait savoir la représentante des pygmées Aka Cécile Assio Aya.

L’universitaire, chercheur, Météorologue Marcel Kembe, apprécie le rôle de la société civile dans la lutte contre le changement climatique : « C’est d’abord une partie de la société centrafricaine qui a un rôle primordial dans la diffusion de l’information auprès d’un grand public, parce que nous les scientifiques quelques fois ,nous faisons nos travaux, le citoyen lambda ne sais pas exactement ce que nous faisons au niveau de l’université. Donc, c’est à elle de pouvoir transmettre à un large public et c’est l’intérêt de cette rencontre avec la société civile », a-t-il mentionné

Cette rencontre a regroupé des experts, des universitaires et une cinquantaine des participants en tenant compte de l’aspect genre, pour s’accorder sur la droite ligne de la feuille de route.

Zarambaud Mamadou