Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme, le 8 mars en Centrafrique, Christelle Regakouzou, Directrice de l’entreprise de la communication AGORA s’est livrée à Oubangui Médias. Cette femme d’Affaire conscientise ces paires à se lancer dans l’entrepreneuriat car le pays a besoin des compétences dans ce domaine pour son développement. Pour Christelle Regakouzou la création des entreprises réduit le chômage et participe au développement économique.
Oubangui Médias : Bonjour. Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours universitaire et professionnelle ?
Christelle Regakouzou : Bonjour, je suis Christelle Regakouzou, Directrice de la société AGORA installée à Bangui depuis 2007. Alors, après l’obtention de mon baccalauréat au lycée PIE XII de Bangui, j’ai poursuivi mes études supérieures en système d’information au Maroc puis en France ou j’ai obtenu mon diplôme d’analyste programmeur. J’ai commencé ma carrière professionnelle à Rabat au Maroc au sein de l’ONG TANMIA. Et en 2007, j’ai décidé de rentrer au pays pour me lancer dans l’entrepreneuriat.
Oubangui Médias : Comment arrivez-vous à gérer une entreprise de la communication avec une perspicacité ?
Christelle Regakouzou : Je pense que pour gérer une entreprise quelle qu’elle soit, il faut être rigoureux avec soit même, il faut exiger à tous ses collègues le meilleur. Il faut être curieux, connaitre les bases de chaque métier et essayer de toujours se mettre à la place des clients afin de mieux comprendre leur exigence et attente.
Oubangui Médias : Il est toujours difficile pour une femme de concilier la vie professionnelle et la vie conjugale. Comment faites-vous pour vous en sortir ?
Christelle Regakouzou : Ce n’est pas très simple, je vous l’accorde mais je pense qu’il faut savoir dissocier les deux et faire en sorte que l’une n’empiète pas sur l’autre. Il est possible de mener une carrière et une vie de famille. Pour ma part une fois chez moi, j’essaie de mettre de côté le travail pour me consacrer à ma famille, m’occuper de ma fille.
Oubangui Médias : Quel sont les difficultés auxquelles vous rencontrez avec vos clientèles ?
Christelle Regakouzou : La difficulté majeure se situe au niveau des délais, vous savez 70 % des demandes que nous avons sont urgentes avec des délais relativement très courts et il faut satisfaire tout le monde. La majeure partie des clients passent des commandes pour la veille, c’est-à-dire à la dernière minute. Alors il nous faut être réactif et lorsque nous faisons comprendre que c’est difficile de répondre favorablement à leur demande, ceux-ci ne nous comprennent pas, ils pensent que nous faisons un peu de zèle. Au fait, tout juste, parce que nous ne pouvons pas tenir à nos engagements en acceptant leurs commandes. Je pense que les plus grands problèmes se situent au niveau des délais.
C’est très difficile parce que la plus part on essaie de dire aux clients qu’il y a des campagnes avec des actions qui peuvent être programmés, vous savez dans le domaine de la communication on a déjà des actions pour les fêtes de la fin d’année, saint valentin voir le 13 aout de l’indépendance. Donc au niveau du calendrier, il y est des dates et les périodes pendant lesquelles on sait qu’on doit communiquer. Nous invitons nos clients à s’y prendre à l’avance, après maintenant que lorsque vous évoluez en faisant la communication pour les entreprises qui ventent des produits ou qui font de la vente, il arrive souvent pour des opportunités on créée des campagnes qui ne sont pas programmées. Donc, on saisit une opportunité, on essaie de communiquer en profitant de l’occasion.
Oubangui Médias : Quel est la mission que vous êtes assignée à votre fonction ?
Christelle Regakouzou: Mon objectif aujourd’hui c’est de faire d’AGORA une référence, c’est sans prétention parce que je pense qu’il est possible d’en faire une référence en Centrafrique et pourquoi pas au-delà de nos frontières, proposez des prestations à la hauteur des attentes et exigences des clients.
Oubangui Médias : Comment apercevez-vous les femmes dans l’entrepreneuriat et particulièrement dans le domaine de la communication ?
Christelle Regakouzou : Je pense que de plus en plus de femmes se lancent dans l’entrepreneuriat et je les encourage vivement à continuer dans ce sens. Malheureusement la communication est l’un des domaines dans lequel très peu de femmes évoluent en Centrafrique, j’espère que d’ici quelques années nous aurons de plus en plus de femmes dans ce domaine de la communication.
Oubangui Médias : Les femmes commémorent la journée internationale de la femme, le 8 mars. Que représente pour vous cette journée ?
Christelle Regakouzou : Je pense que comme pour toutes les femmes dans le monde, cette date marque le début d’une prise de conscience quant à la situation des femmes dans la société. Aussi, il est important pour nous, femmes du 21eme siècle de ne pas oublier que des milliers de femmes ont lutté pour que nous puissions aujourd’hui jouir de certains droits.
Oubangui Médias : Vous évoluez dans le domaine de l’entrepreneuriat, quel message lancez-vous aux autres femmes qui attendent tout de leur mari ou soit du gouvernement à travers l’intégration dans la fonction publique ?
Christelle Regakouzou : J’encourage les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, parce que pour moi, il est important en 2022 une femme ait une minimum autonomie, car personne n’est à l’abri. Pouvoir compter sur son mari est une bonne chose mais qu’en sera-t-il, si celui-ci était amené à disparaitre ou alors à être dans l’incapacité de subvenir aux besoins de la famille ? Je pense que l’autonomie financière est donc très importante, et il n’y a pas que l’aspect financier qui entre jeu, puisque pour ma part exercer une activité participe également à l’épanouissement, au bien-être de la personne elle-même.
Pour celles qui ne se projettent que dans la fonction publique, certes, j’ai envie de leur dire, nous avons besoin des personnes et des compétences pour développer le pays mais il me semble nécessaire de développer ce volet la création des entreprises privées, va être vraiment très encouragé parce que d’une part on fournit du travail ça veut dire qu’on diminue le taux du chômage et d’autres part on participe au développent économique du pays en payant des taxes, impôts et autres.
Oubangui Médias : Christelle Regakouzou, nous vous remercions
Christelle Regakouzou : Je vous remercie
Interview réalisée par Assimby Komodou
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