Les G5+, un groupe d’Etats et d’institutions internationales partenaires de la République Centrafricaine, notent avec une grande préoccupation le développement d’une crise humanitaire aigüe en RCA.

Les membres observent que plus de sept mois d’opérations militaires dans de nombreuses préfectures de la RCA ont déplacé des centaines de milliers de Centrafricains de leurs foyers, perturbé l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, et empêché l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont besoin. Plus de 80 000 enfants en dessous de l’âge cinq ans risque une malnutrition sévère. 2,7 millions de personnes sont en situation de crise ou d’urgence en matière d’insécurité alimentaire. Environ 250 000 sont dans des zones inaccessibles pour les partenaires. Dans le même temps les prix des matières primaires augmentent.

Nos partenaires humanitaires sont disponibles pour fournir de l’aide multisectorielle flexible tablée sur les besoins grandissants. Néanmoins, ils continuent à faire face à des restrictions majeures sur la fourniture d’aide. Le personnel humanitaire a fait face à 267 incidents dans les premiers six mois de 2021, y compris les cas de violence contre leurs personnes, biens et autres outils de travail. Les infrastructures routières seront bientôt impraticables à cause des pluies. En raison de ces incidents et des restrictions de circulation et d’accès, il existe un sérieux risque que les partenaires n’aient plus assez de moyens humanitaires pour continuer à apporter une réponse humanitaire adéquate dans les zones concernées.

Les membres demandent au gouvernement de bien vouloir accorder immédiatement sa plus grande attention à cette situation humanitaire préoccupante afin d’éviter une crise majeure et le retrait contraint et forcé d’acteurs humanitaires. Nous soutenons fermement l’appel lancé le 12 juillet par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en faveur d’un cessez-le-feu qui permettra aux travailleurs humanitaires d’atteindre les personnes dans le besoin. Les membres demandent spécifiquement la pleine coopération de leurs partenaires des forces armées, de la gendarmerie et de la police nationale afin de protéger le personnel humanitaire dans les préfectures. Les membres appellent en outre les partenaires internationaux de la République centrafricaine d’envisager de renforcer leur soutien à ce pays afin d’empêcher de nouvelles souffrances et d’éviter une crise régionale.

Enfin, les membres expriment leurs plus sincères condoléances aux familles des victimes des meurtres du 21 juillet dans le village de Bongboto. Le groupe demande instamment au gouvernement de mener une enquête approfondie et transparente sur cet incident afin de rendre justice aux familles des victimes et d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

Les membres du G5+ réitèrent leur engagement à continuer à travailler aux côtés des autorités centrafricaines pour le bien-être de tous les Centrafricains.

Mme. Lucy TAMLYN Ambassadeur des États-Unis d’Amérique Auprès de la République centrafricaine

M. Jean-Marc GROSGURIN Ambassadeur, Haut Représentant de la France Auprès de la République centrafricaine

Mme. Samuela ISOPI Ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union européenne Auprès de la République centrafricaine

M. Matias BERTINO MATONDO Ambassadeur, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine Et Chef de la Mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique centrale

M. Adolphe NAHAYO Ambassadeur, Représentant du Président de la Commission de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale en République centrafricaine

M. Mankeur NDIAYE Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies En République centrafricaine et Chef de la MINUSCA

M. Han FRAETERS Représentant résident de la Banque Mondiale En République centrafricaine