La maison de la mémoire a organisé à l’Alliance Française de Bangui le 29 avril 2023 une activité dénommée «rompre le silence » pour demander la justice. Une activité avec les victimes des conflits armés en Centrafrique, en présence du Docteur Issou Mazambi Directeur pays de la Fondation Dr Denis Mukwege à Bangui.

Cette activité vise à présenter une série d’ateliers créatifs à l’intention de 20 survivants, membres du mouvement MOSUCA et de la plateforme des victimes des crises militaro-politiques, afin de leur permettre d’atteindre l’estime de soi, de valoriser leurs productions, de favoriser leur intégration dans la société.

Les survivants sont confrontés à la pression sociale, au rejet communautaire, à la stigmatisation. Un ensemble des situations qui accentuent le traumatisme. Les survivants ont un sentiment que les auteurs des crimes sont les plus considérés et les mieux protégés. Un aspect qui les décourage pour demander justice et réparation.

Francine Evodie Ndemadé coordinatrice de la plateforme des associations des victimes s’en explique : «Aujourd’hui, à travers le projet  rompre le silence qui est de remettre en question les croyances et mythes nuisibles ainsi que l’indifférence, les survivants de la Centrafrique par ma voix viennent interpeller les décideurs sur la situation des victimes. Le gouvernement doit accélérer la justice  et la réparation intégrale afin d’aider les survivants à se construire. Nous demandons que le gouvernement modifie la journée de 11 mai dédiée aux victimes car, cette journée est souvent noyée par la commémoration en faveur de Bob Marley. Nous devons avoir une date de commémoration à laquelle, tout le monde doit se souvenir de ses proches disparus, tel est le devoir de mémoire et non une journée ou la majorité des jeunes se livrent à la consommation publique des drogues».

Docteur Issou Mazambi Directeur pays de la Fondation Dr Denis Mukwege s’est explique aussi : «Les survivants ont voulu exprimer leurs souffrances, les tragédies qu’elles ont vécues à travers les œuvres artistiques. La façon de pouvoir montrer ce que les gens ont subi et comment est-ce possible de surmonter. C’est un message pour que ceci ne se reproduise plus».

« Rompre le silence » permet aussi de susciter auprès du public une meilleure compréhension sur les conséquences des violences sexuelles en temps de conflit. L’exposition ouverte le 29 avril sera clôturée le 11 mai prochain.

Dorcas Bangui Yabanga