Depuis quelques semaines, on assiste à une montée en puissance des discours de haine et d’intimidation sur les réseaux sociaux. Ces réactions tirent leur origine au sujet de modification de la Constitution et la reprise des attaques des groupes armés contre la position des FACA dans certaines villes de provinces. Ces discours sèment la psychose parmi le bas peuple qui paie toujours le pot cassé de ces malheureux évènements.

Il suffit de passer quelques temps sur le réseau social Meta, (Facebook) ou encore être membre des groupes WhatsApp pour savoir que le pays est sous l’emprise des discours incitatifs. Ces multiples déclarations  sèment la terreur et donnent aucune chance au centrafricain de passer une nuit paisible.

On ne peut se demander si cela vient de quel côté car certains auteurs de ces discours parlent à visage découvert. Ce sont des proches du pouvoir de Bangui à travers des mouvements de soutien au Président Faustin Archange Touadera et aussi des groupes d’individus qui sont de l’autre côté c’est-à-dire de l’opposition démocratique et les communicants des groupes armés.

Comme nous l’avions susmentionné, ces sorties qui font peur tirent leur origine dans l’affaire de modification de la Constitution et les affrontements armés à l’intérieur  du pays.

On note par exemple un communiqué signé par la plateforme Galaxie Nationale Centrafricaine de Blaise Didacien Kossimatchi qui appelle à des veillées d’armes, des ultimatums à l’endroit de la société Total et une interdiction formelle aux troupes françaises basées à l’aéroport Bangui M’Poko de ne pas sortir jusqu’à leur retrait définitif dans le pays faute de quoi, ils s’exposeront à des traitement cruels et inhumains (sévices corporels, caillassge de leurs véhicules, kidnapping et recours à la société secrète Talimbi afin de subir des actes de métamorphose.).

De l’autre côté, certaines personnes partagent des vidéos et images des tueries des FACA et soutiennent par des arguments qui peuvent allumer le feu dans la famille des corps armés et inciter à la haine auprès de l’opinion publique.

Si on essaie de faire un lien entre ces déclarations à l’affaire de modification de la Constitution pour la simple raison que les proches du pouvoir de Bangui défendent mordicus ce projet tandis que ceux de l’opposition défendent becs et angles ce slogan : « Touche pas à ma Constitution ». Cette mésentente entre les challengers donne naissance alors aux discours de haine et d’intimidation qui ont des conséquences sur le quotidien du centrafricain qui souhaite circuler librement pour gagner son pain du jour. Toutefois, ce qu’ils oublient est qu’une citation dit : « les paroles s’envolent mais les écrits restent ». C’est pour dire que les communiqués qu’ils rédigent aujourd’hui, pourront servir de preuve contre eux demain.

Ce qui est regrettable est que ces sorties se font sous les yeux des autorités nationales et compétentes qui ne se lèvent pas pour rappeler à l’ordre les auteurs de ces communiqués. Ou bien nous sommes dans la posture de « Qui ne dit mot, consent »… En plus, le Haut Conseil de la Communication qui est l’organe de régulation des médias en Centrafrique doit agir dans ce contexte.  Dommage que même si le HCC réagit, les auteurs de ces discours ne seront mêmes pas inquiétés car ils sont protégés de chaque côté par leurs mentors.

Face à ces dérives qui défient l’encadrement de la liberté d’expression, on se demande si les auteurs de ces discours sont dans la logique de pousser le pays sur un terrain glissant dont le plus grand perdant reste le peuple qui ne dispose pas de moyen pour payer le billet d’avion et partir en exil. 

Que l’on ne voile pas la face, ces choses a vraiment créé aujourd’hui une panique qui ne dit pas son nom mais qui consume tout doucement. Les autorités compétentes en la matière doivent agir le plutôt possible afin d’accompagner les médias crédibles dans la lutte contre les fausses informations et les discours de haine. Devant ce contexte, nous sommes obligés de faire référence à un verset des Saintes Ecritures dans l’épitre de Jacques 3 : 5 qui dit je cite :« De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici comme un petit feu peut embraser une grande forêt ».

 Ce fléau aujourd’hui dans le pays mobilise surtout des acteurs internationaux mais les actes doivent accompagner les discours.

Brice Ledoux Saramalet