Décidément, des petits soucis continuent de nourrir la tension diplomatique entre la République centrafricaine et la France. Nul n’ignore que des milliers des centrafricains détiennent aussi la nationalité française. Cette question de double nationalité a été plusieurs fois au centre des débats surtout concernant certaines personnalités du pays.

Si détenir une double nationalité est un atout, toutefois il existe l’autre face de la médaille surtout quand la relation entre les deux pays n’est pas au beau fixe. C’est ainsi qu’un franco-centrafricain nommé Alphonse Ndemanga (nom d’emprunt) a payé le prix le 29 septembre 2021.

En effet, cet entrepreneur et chef d’entreprise étant binational se rendait régulièrement avec sa famille au centre médical que dispose l’ambassade de France en Centrafrique pour contrôler l’état de sa santé et celui de sa famille. Malheureusement pour lui ce jour, les choses ont mal tourné. Jouissant de son statut de double nationalité, ce dernier voulait faire d’une pierre deux coups pour rencontrer Mme la Consule, nouvellement installée à Bangui dans l’optique d’avoir une conversation avec cette dernière.

Mais, Alphonse ne croyait pas ses yeux et surpris devant ce qui lui est réservé comme un cauchemar. Il témoigne lors d’un point de presse mercredi 29 septembre à Bangui: « Alors que moi et ma famille sommes détenteurs d’une carte blanche sous protection consulaire, je me suis rendu au poste de contrôle de la gendarmerie pour présenter ma demande de rencontrer la Consule. Mais, j’ai été neutralisé comme un voyou, jeté dehors par les commandos qui sont les gardes du corps de l’ambassadeur Jean Marc Grosgurin. Ma femme et mes deux enfants ont subi le même sort ».

Devant cette situation, il se pose de question de savoir s’il représentait une menace contre l’ambassade afin d’être traité de cette manière. Ou bien, il est en train de payer aussi le prix de la tension diplomatique entre la RCA et la France,  lui qui n’est même pas un homme politique ?  Ces questions sont restées sans réponses du faite qu’aucune personne au niveau de l’ambassade ne lui ait dit pourquoi ce mauvais traitement.

A en croire toujours la victime, il a entendu dire que certains binationaux sont souvent maltraités au niveau de l’ambassade de France en Centrafrique et ce jour, il est la malheureuse victime. 

Selon Alphonse, il est important que l’ambassade revoie la manière à laquelle, le service d’accueil et des gardes du corps travaillent. Sachant que plusieurs centrafricains ne cessent de pointer du doigt la France pour son ingérence dans les affaires politiques en RCA. Il est important pour cette institution qui représente la France en territoire centrafricaine de tout faire pour rallumer la flamme de l’amitié qui existe entre les deux pays.

La relation diplomatique entre la Centrafrique et la France est incomparables aux autres car, cela remonte depuis la nuit de temps à l’époque de la colonisation. De ce fait, c’est l’ambassade de France qui doit montrer le bon exemple aux ambassades des autres pays qui sont en Centrafrique.  

Contactée par Oubangui Médias, l’Ambassade de France répond en ces termes : « Dans la matinée du 29 septembre, un ressortissant français est en effet entré dans l’ambassade, après avoir indiqué vouloir se rendre au centre médico-social pour une consultation. Une fois dans l’enceinte, il a aussitôt insisté pour voir la consule, alors qu’il n’avait pas rendez-vous. Il lui a été indiqué que ce n’était pas possible et qu’il faudrait qu’il revienne une fois qu’il aurait obtenu un rdv, en expliquant l’objet de sa demande. Devant son insistance à voir la consule, son comportement déplacé et son refus persistant de partir, il a dû être raccompagné sous la contrainte à l’extérieur de l’ambassade. C’est regrettable. La consule l’a ensuite personnellement contacté le même jour »

Rayms Yanguere