Par un arrêté du 26 avril 2022, le ministre de la santé publique et de la population a suspendu provisoirement les cas d’évacuations sanitaires à l’extérieur du pays.
Dans ce document, le gouvernement donne des raisons allant de la sens des problèmes techniques et budgétaires pour justifier la suspension provisoire des cas d’évacuations sanitaires. En effet, le gouvernement est sensé supporter les coûts d’évacuations sanitaires de tout citoyen au cas où les services locaux ne peuvent pas répondre.
Le plateau technique centrafricain étant encore moins performant, le gouvernement centrafricain développe des collaborations avec plusieurs prestataires. Il y a des prestataires comme Evadeo Pro en France dont la prestation fait actuellement l’objet d’une évaluation. Il y a aussi d’autres prestataires TMS en Tunisie et au Maroc.
Mais ces derniers temps, les évacuations sanitaires ont fait l’objet de plusieurs sessions d’échanges au niveau du gouvernement, notamment le ministère de la santé publique et de la population et le ministère des finances et du budget.
Des informations Oubangui Médias indiquent que le gouvernement engage plus de 2 milliards de FCFA chaque année pour répondre aux besoins en cas des évacuations sanitaires. Une charge régalienne mais de trop pour l’économie du pays. Ces fonds, selon nos sources auraient pu servir de rendre performant le plateau technique du pays.
La République Centrafricaine s’est dotée des premiers centres d’Imagerie Médicale et d’Hémodialyse. Ces centres ont été inaugurés vendredi 04 décembre 2020 par le président Faustin Archange Touadera. Le coût de ces travaux financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) s’élève à 2 milliards de FCFA.
Ces centres ont constitué un pas important pour réduire les coûts d’évacuation sanitaire par manque d’un plateau technique moderne.
De 2019 à 2020, le coût d’évacuation sanitaire a atteint 3,5 milliards de FCFA pour au moins 229 patients sur les 326 dossiers enregistrés.
Construits avec l’appui de la Banque Africaine de Développement, ces centres devraient permettre de réduire le coût d’évacuation sanitaire en Centrafrique, « le budget d’évacuation sanitaire devrait connaitre une réduction d’au moins 60% soit une économie annuelle de plus de 1,5 milliards de FCFA », avait pourtant souligné Léonce Yapo, économiste sanitaire et responsable pays de la BAD.
Le Centre d’Imagerie médicale est équipé entre autres d’un scanner de 16 barrettes à rotation continue, d’un injecteur automatique synchronisé, d’un kit de radiographie, d’un système complet de numérisation et d’un équipement d’échographie et de mammographie.
Par contre, le Centre d’Hémodialyse est doté de 10 générateurs de dialyse, d’une salle de traitement d’eau pour une capacité de 20 générateurs et d’une unité d’Hémodialyse constituée de 10 fauteuils de dialyse.
Force est de constater que ce centre n’est toujours pas opérationnel et la projection annoncée lors de l’inauguration tarde à se concrétiser.
Des partenaires marocains en phase de s’installer à Bangui
Des prestataires marocains, pour contourner les multiples cas d’évacuations sanitaires dont certains peuvent être soignés localement mèneraient des démarches auprès du gouvernement pour l’installation des services au niveau de l’hôpital communautaire de Bangui.
D’après les sources proches du dossier, ils veulent évaluer chaque cas d’évacuation avant son opérationnalisation. Mais, ces derniers se butent à des difficultés car, les évacuations sanitaires profiteraient à plusieurs personnes.
Dans cette affaire d’évacuations sanitaires, des autorités en profitent pour faire partir leurs parents à l’étranger par la complicité des médecins. Des parents pauvres ne peuvent pas bénéficier de ce service mise à disposition par l’Etat. La corruption entre dans les jeux et l’évacuation sanitaire à l’étranger devient de plus en plus une vache au lait pour plusieurs personnes.
La suspension provisoire pour manque de ressources financières est un coup dur pour ceux qui s’adonnent à cette pratique. A vrai dire, l’évacuation sanitaire à l’étranger ne profite pas assez à la population lambda. Elle est l’affaire des hauts gradés, des riches, et des autorités politiques.
Les fonds qui vont parfois dans les poches des individus peuvent être utilisés pour construire des hôpitaux et moderniser le plateau technique qui sera bénéfique à toute la population. .
Fridolin Ngoulou
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