Le vendredi 17 mars, l’association des consommateurs de Centrafrique par la voix de son président Marcel Mokwapi a célébré en différé la journée des consommateurs qui normalement se fête tous les 15 mars en sensibilisant les responsables des associations des conducteurs de mototaxi sur la circulation routière.

L’objectif est de permettre à ces derniers de prévenir des accidents de routes très fréquents sur les conducteurs et le danger sur la population, principale consommateur de leurs services afin de parvenir à une solution pouvant garantir la sécurité des conducteurs et leurs usagers.

D’abord, une visite de quelques centres de santé a été effective par une délégation conduite par Marcel Mokwapi, accompagné du Directeur de la brasserie Mocaf et des délégués des associations de mototaxi de Bangui, Bimbo et Bégoua pour toucher du doigt la réalité et avoir un  aperçu du nombre des victimes d’accidents de circulation par les engins à deux roues notamment la motocyclette. Un constat qui révèle qu’au moins 55% des malades hospitalisés au service traumatologique de l’hôpital communautaire de Bangui sont victimes des cas d’accidents par moto.

Dr Tekpa responsable du service de traumatologie affirme que le service dont il a la charge n’est desservi que par les victimes d’accidents à deux roues, parce qu’il reçoit en moyenne 30 victimes par jour.

Il a profité de l’occasion pour donner un conseil à tous les conducteurs de moto de Bangui : « Je souhaite d’abord qu’ils prennent conscience de leur vie quand ils sont sur la voie publique parce que la voie publique est règlementée. Il y a une vitesse dans une agglomération normale et une moto est faite pour deux passagers, on peut excéder au maximum à trois passagers dans un pays qui a les problèmes de transport comme le nôtre. On ne peut pas s’enivrer dans la chaussée parce qu’il semblerait que certains prennent des stupéfiants avant de conduire, ce n’est pas le tramadol qui donne la force mais la force est dans la nourriture pas dans un médicament. Si tu es fatigué ce n’est pas un médicament qui doit être utilisé comme remède à la fatigue mais tu dois te reposer et passer le guidon à un conducteur qui est encore frais », a-t-il conseillé.

C’est le même constat qui a poussé cette organisation a porté le choix sur les conducteurs de mototaxi : « on a préféré différer notre manifestation aujourd’hui pour certaines raisons. On a mis l’accent sur les taxis moto parce que c’est un problème d’utilité publique et surtout de sécurité publique. Parce que; vous étiez avec nous, on a effectué trois visites dans différents hôpitaux de la place et vous avez vu la situation des personnes adultes et enfants victimes des accidents. Le personnel soignant dit que 80% des victimes sont les accidentées des mototaxi. Pendant que nous sommes avec vous ici, le service d’urgence serait en train d’enregistrer des victimes d’accidents de moto. C’est inquiétant ! Nous savons que les taxis motos rendent des services remarquables à la société, mais quelque part, nous interpellons le gouvernement surtout le ministère des transports et de la sécurité publique de faire en sorte qu’après la phase de sensibilisation que nous faisons, que la phase des répressions suive ! C’est logique » a confié Marcel Mokwapi, président de l’association des consommateurs.

Malheureusement, les membres du gouvernement conviés à cette manifestation n’étaient tous présents. Surtout le ministère des transports qui a cette lourde charge répressive  était absent de ladite manifestation. Ce qui a conduit Cyrille Djomandamo, Secrétaire Général du bureau national des taxis moto de penser que cette journée serait vaine pour lui sans la présence des cadres du ministère des transports qui représente un maillon très important dans cette affaire. Il affirme par ailleurs que des sensibilisations seront menées à la base à l’endroit des conducteurs de mototaxi pour éveiller leurs consciences. Mais le travail sera complet si les forces de l’ordre s’y impliquent.

Quant à Théophile Wallot, ancien ministre des transports, c’est par manque de formation que la plupart des accidents surviennent. Il propose alors une formation appropriée d’abord en théorie ; puis la pratique à tous les conducteurs de mototaxi avant de se lancer dans cette aventure. Pour ce faire, il recommande son institut SERCA Centrafrique pour une formation de 5 cinq semaines à un coup de 65 .000F à ceux qui sont intéressés.

Belvia Espérance Refeibona