Près d’un mois après sa démission en tant que président fondateur du Mouvement National de Solidarité (MNS), Éric Sorongopé Zoumandji sort de son silence pour se prononcer sur des sujets sociopolitiques et sa relation avec le Chef de l’État Faustin Archange Touadera. Il a animé un point de presse le vendredi 10 mars en son cabinet situé en face des locaux du Conseil Economique Social à Bangui. 

Au moins cinq points étaient à l’ordre du jour. Les raisons de sa démission à la tête du MNS et la prise en otage des FACA par des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).

Créé en 2014, le Mouvement National de Solidarité totalise à ce jour près de dix ans d’existence. Mais ce parti a vieilli avant l’âge. Ce qui veut dire que ce mouvement a perdu certaines valeurs qui étaient à l’origine de sa création.

Dans son intervention, l’ancien cadre du MNS a précisé clairement que sa démission n’a rien avoir à ce qui se trame aujourd’hui sur la toile comme quoi il y a une friction au sein de ce parti et qu’il y a une tentative de noyer le parti au sein du MCU, le parti au pouvoir.

En tant que président fondateur de ce mouvement politique, Éric Sorongopé Zoumandji n’est pas passé par quatre chemins pour dire qu’il y a une parfaite collaboration entre lui et les membres du bureau politique de son parti sauf qu’à un moment de la vie, il faut céder la place à un autre afin qu’il apporte son savoir-faire puisque, toujours selon lui, la vision de la création de ce mouvement politique est bonne mais au cours du temps il y a eu un désintéressement lié aux moyens financiers lui permettant de s’organiser comme au début.

Pour répondre à la question de la noyade du MNS au sein du MCU, Éric Sorongopé Zoumandji a martelé que les micros partis ne vont pas faire l’avenir de la démocratie en RCA : « Pour un pays comme le nôtre dont nous ne sommes que 5 millions d’habitants, au moins quatre partis maximum six suffisent pour drainer les pensées et feraient de sorte que ces partis soient solides ».

L’ancien ministre des Finances sous le régime de l’Ange Félix Patassé, s’indigne contre le silence du Chef de l’État Faustin Archange Touadera qui n’a pas voulu sanctionner des multiples cas où tentatives de détournement de biens de l’Etat par certains membres du gouvernement. « Cette attitude n’est pas à encourager », a-t-il déclaré.

Et sur la question de la prise en otage des FACA par des rebelles de la CPC et la délocalisation du coordonnateur de cette rébellion François Bozizé du Tchad en Guinée-Bissau, l’observateur de la vie politique Éric Sorongopé Zoumandji n’a pas caché son mécontentement contre cette pratique qui consiste à torpiller les efforts des autorités centrafricaines qui se sacrifient nuit et jour pour remettre le pays sur le bon chemin après plusieurs années de crises liées à la prise du pouvoir par la force en 2013.

Il a indiqué qu’en 2015, la RCA ne disposait pas d’armée et des matérielles de guerre mais au bout de sept ans aujourd’hui, le pays a pu avoir plus de huit mille hommes qui sont capables de défendre l’intégrité du territoire national. Et ce,  grâce à la clairvoyance du Chef de l’État Faustin Archange Touadera.

A en croire ce dernier, l’ancien président François Bozizé « est un élément dangereux pour les différents régimes qui se succèdent en RCA ». Il a rappelé qu’en 1997 lors des mutineries, Lucienne Patassé « nous a appelé de convaincre le président Patassé pour nommer François Bozizé comme chef d’Etat-major à la place de Ngombadji qui serait dépassé par l’événement. Mais le président Patassé nous a dit que Bozizé est mon beau-frère. Vous lui donnez la main il vous prend le bras ».

Il a ajouté que Bozizé a été d’abord nommé inspecteur des FACA avant d’être nommé chef d’Etat-major pour finir par faire un coup d’Etat contre le Président Patassé.

Pour couper court aux rumeurs selon lesquelles, Éric Sorongopé Zoumandji a démissionné de son parti pour être l’homme de sourdine du Chef de l’État Faustin Archange Touadera, celui-ci a précisé qu’en tant que fils de ce pays il doit apporter sa modeste contribution au développement de la RCA surtout dans le cadre de l’éducation de la nouvelle génération pour qu’elle soit techniquement compétente et politiquement consciente.

Christian Steve SINGA