Les déplacés du site de la Cité de la Paix, un site devenu quasiment un village et situé à au moins 5 km de Ndele éprouvent d’énormes difficultés. Ils se sont exprimés à Oubangui Médias lors d’une mission fin octobre à Ndele.

Le site de la Cité de la Paix accueille au moins 1000 déplacés, venus de partout, même de Bangui, à majorité des peuls qui vivent en bonne cohabitation avec les autres déplacés, dans le respect des diversités religieuses et culturelles.  Mais, ils sont confrontés à plusieurs difficultés.


Des déplacés du site Cité de la Paix de Ndélé. Photo Fridolin Ngoulou
 

Au moins 100 abris ont été construits en paille par une organisation humanitaire pour recevoir ces déplacés. Un abri de 6 mètres sur 3 pour un ménage de 7 à 9 personnes. Là c’est la première difficulté racontée par des déplacés de la Cité de la Paix de Ndele.

« C’est difficile de dormir avec les enfants sous ces abris. Surtout pendant la période des pluies, c’est pénible. Nous souhaitons au moins un abri de 9 mètres sur 5 et en tôle. Cela nous permettra de vivre sous ces toits à l’aise et de chercher à vaguer à d’autres occupations », a souligné Michel Magonda Balego, l’un des déplacés vivant sur ce site.

Dans cette ville du nord de la Centrafrique qui a enregistré des violences pendant au moins 8 ans avant la prise de contrôle par l’armée et le désarmement volontaire des rebelles, la présence des acteurs humanitaires se fait rare. Au moins trois sites des déplacés existaient dans ville. Par manque d’appui, les déplacés ont vidé les deux sites pour rejoindre d’autres localités, notamment vers Kaga-Bandoro.

Ndele a connu en 2020 des affrontements à caractère tribaux affectant ainsi la région frontalière avec le Tchad. Pendant la saison sèche, des tensions se font toujours enregistrer entre les éleveurs et les agriculteurs. Ces éleveurs  viennent d’autres pays comme le Tchad et le Soudan.

Dépourvus de presque tout sur ce site, un quartier résidentiel, le président de la Jeunesse étale les besoins de ses pairs déplacés. «Ce lieu est devenu quasiment un village mais nous manquons de l’hôpital et de la pharmacie ainsi qu’un poste d’accouchement. Nous manquons aussi de forage et nous consommons de l’eau non traitée. Il nous manque aussi des kits d’hygiène et d’assainissement sur le site, l’éducation des enfants est pénible », a énuméré Atair Tidiani Abacar, président de la jeunesse de la Cité de la Paix.

« En plus de ces besoins, nous souhaitons avoir de formations aux petits métiers comme la couture, la maçonnerie, la menuiserie mais aussi dans le domaine de la santé et surtout la santé maternelle. Notre intégration doit être accompagnée afin de nous permettre de nous prendre en charge car, nous ne sommes pas d’ici et nous n’avons des terres et des champs ici à Ndele », a plaidé le président de la jeunesse.

Des ONG humanitaires de moins en moins dans la région

Selon les informations Oubangui Médias, une ONG nationale intervient de temps en temps pour fournir des vivres mais, cela reste insuffisant au regard des besoins sur ce site. Un besoin en kits non alimentaire se fait sentir et ces déplacés ne comptent que sur la Minusca de Ndele pour les aider à subvenir à leurs besoins afin de combler la faussée laissée par des organisations humanitaires.

Le plaidoyer de ces déplacés s’est fait beaucoup plus à l’endroit de la Minusca de Ndele, sur laquelle ils comptent pour décompter leurs situations.  « Monsieur le chef du bureau de la Minusca de Ndele, nous les jeunes de la Cité de la Paix portons à votre haute personnalité nos doléances. Depuis l’année 2020 jusqu’à ce jour, nous n’avons pas reçu une aide quelconque du côté de la Minusca. Nous recherchons des travaux journaliers afin de subvenir à nos besoins. Nous savons que ce sont les Nations-Unies qui fournissent les ONG, c’est pourquoi, nous lançons nos cris de détresse vers vous », a plaidé Atair Tidiani Abacar.

La Minusca, affirme avoir pris bonne note et mènera des plaidoyers pour que les ONG et les agences onusiennes volent encore plus au secours de ces déplacés. Mais, les procédures sont toujours lentes mais sûres.

La Centrafrique enregistre encore 722.000 personnes déplacées dont 180.000 vivent sur les sites et 542.000 en famille d’accueil.

Dans ce pays de 5 millions d’habitants, 3,1 millions de personnes sont dans le besoin humanitaire parmi lesquelles 2,2 millions dans le besoin aigu.

Fridolin Ngoulou