la MINUSCA  a tenu  ce mercredi 05 décembre sa première conférence de presse hebdomadaire de l’année 2022. Dans cette conférence, il est ressorti des graves violations des Droits de l’Homme, du Droit International Humanitaire et des Droits de l’Enfant dont les groupes armés sont à l’origine.

Les crises militaro-politiques que la République Centrafricaine a connues, ont provoqué des nombreux cas des violations des Droits de l’Homme, des Droits de l’enfant et du Droit International Humanitaire. Les groupes armés en sont les principaux auteurs. On peut citer entre autres: l’enrôlement des enfants mineurs dans les rangs des groupes armés, violences basées sur le genre, agressions sexuelles  dont les victimes sont souvent des femmes voire des filles mineures et tueries des travailleurs humanitaires qui volent au secours aux populations vulnérables touchées par les conflits.

En effet, entre le 28 décembre 2021 au 03 janvier 2022, plus de 70 victimes des violations des Droits de l’homme ont été enregistrées. Les zones les plus touchées sont la Haute-Kotto, le Mbomou et le Bamingui-Bangoran. Selon les estimations données par la MINUSCA, il y a au moins 12 incidents pour 66 victimes.  Les acteurs étatiques sont responsables de 3 incidents pour 3 victimes. En outre, entre le 24 et 31 décembre 2021, une extrême violation des Droits de l’enfant est enregistrée: plus de 74 incidents pour 46 enfants victimes dont 31 filles victimes de violences sexuelles et de mutilations génitales et de 15 garçons victimes d’enlèvements et de meurtres.

Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro donne les précisions suivantes : « du 28 décembre 2021 au 03 janvier 2022, la division des Droits de l’Homme de la MINUSCA a enregistrée 15 incidents des violations des Droits de l’Homme et du Droit Humanitaire International, 69 victimes sont enregistrées et 11 allégations sont en cours de vérification. La Haute-Kotto est la Préfecture la plus touchée, car 5 incidents de viols collectifs affectant un total de 48 victimes dont 3 filles sont enregistrés dans cette localité. La grande majorité des incidents et des victimes sont attribués aux groupes armés signataires de l’APPR en particulier le FPRC en raison de plusieurs incidents signalés au mois d’octobre et de décembre 2021».

Cependant, la division des Droits de l’homme de la MINUSCA travaille en étroite collaboration avec les autorités de la justice centrafricaine pour établir des rapports qui serviront de preuve au moment opportun  : « les documentations enregistrées par la division des Droits de l’Homme de la MINUSCA sont partagées aux autorités centrafricaines en matière des Droits de l’Homme, pour des  poursuites judiciaires des  présumés auteurs » a précisé Vladimir Monteiro.          

Rappelant que, pour freiner ce fléau des graves violations des Droits de l’enfant, la section de la protection de l’enfant de la MINUSCA avait organisé du 28 au 30 décembre 2021, 7 sessions de sensibilisation réunissant 222 participants de Bangui, Paoua et Kaga-Bandoro. Au niveau de Bangui, 87 enseignants du fondamental 1 et 2 ont été sensibilisés sur les droits socioéconomiques, culturels et le rôle des enseignants dans la protection des Droits de l’enfant. 

Par ailleurs, la ligue des Droits de l’Homme et des Droits de l’enfant centrafricain doit également investiguer sur les graves crimes des violations faites à l’égard des Hommes et des enfants.

                                                                                          Wilfried Bouba