Les violences entre les hommes armés de l’UPC de Ali Darass et la milice locale « Azande Anikpi gbe » fait fuir des habitants de Mboki vers la ville de Zemio. Ces personnes déplacées ont besoin d’un appui qui vient en compte goute.
Depuis le 8 mai, des affrontements avaient opposés des groupes armées occasionnant la perte en vies humaines des plusieurs civils, la destruction des maisons et des biens. Selon le bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations-Unies (UNOCHA), plus de 7.500 personnes se sont déplacées de Bambouti, Kadjemah et Mboki et se réfugient actuellement dans les régions de Zemio, Mboki et Bangassou dans la préfecture voisine du Mbomou.
Dans la ville de Zemio, ils sont plus de 5.000 personnes. Martine, une mère d’une cinquantaine se souvient des durs moments passés dans la brousse avant d’arrivée à Zemio : « Nous avons subi des atrocités avant de fuir dans la brousse. Nos enfants ont été tués, nous avons parcouru 137 Km pendant deux semaines dans la brousse, sous la pluie, sous le soleil avant d’arriver à Zemio », a témoigné Martine.
« Nous sommes arrivés il y a deux mois. Ici, nous demandons une assistance alimentaire, des kits de cuisine, les latrines, sans oublier des terres pour cultiver. Il y a des ONG qui nous ont aidés, mais l’appui est très limité », a-t-elle lancé.
Logés dans le quartier de Badamassi, une partie de ces déplacés que l’Oubangui Médias a visité se plaint aussi à cause de l’insuffisance de l’eau potable. « Nous sommes nombreux en plus des habitants de ce quartier. C’est pourquoi tu vois cette queue devant ce forage », a lancé une dame accompagnée de ses enfants à la recherche de l’eau.
Cette dame se souvient aussi du calvaire vécu en route avant d’arriver à Zemio : « En fuyant, arrivée à Kitessa, les hommes armés nous ont empêché de poursuivre la route. Nous avons passé plusieurs jours avant de fuir dans la forêt pour arriver sur la grande route. Une fois arrivés ici, nous avons été accueillis et assistés mais cela reste insuffisant car nous manquons des divers kits », a raconté cette déplacée.
Mathias Yelegoundo, secrétaire général de personnes déplacées de Mboki à Zemio nous situe que l’effectif des déplacés. « Depuis le 8 mai 2023, il y a eu un affrontement entre les groupes armés. La ville de Mboki s’est vidée de sa population. Nous avons vécu des moments très difficiles dans la brousse avant d’arrivée à Zemio à pieds. Il y a au total 5.269 personnes à Zemio. D’autres continuent d’arriver. Nous avons été assistés en urgence par certaines ONG. Il y a un problème des vivres et des non vivres. Il y a manque des latrines. Nous demandons à ce que les ONG soient financées pour nous assister », a expliqué le secrétaire général.
Du côté de la communauté musulmane, ils sont plus de 1.000 personnes déplacées à résider dans la ville de Zemio. Cette communauté a aussi besoin de plus d’attention pour faciliter le retour aux activités habituelles comme l’élevage. Nombreux éleveurs ont vu leurs bétails volés par des groupes armés.
En plus de la présence des déplacés, plusieurs éleveurs soudanais sont bloqués dans la région à cause du conflit soudanais. En conséquences, la ville connait une inflation qui affecte en même temps les autochtones que les déplacés. Comme illustration, un sac du sucre coute entre 80.000 à 100.000 FCFA (+150 euros), le sac de farine à 70.000 FCFA (120 euros).
En effet, suite à l’insécurité persistante dans la région, l’accès aux marchés et services de base comme la santé est actuellement très limité pour les populations dont la sévérité des besoins humanitaires demeure parmi les plus élevées dans le pays, notamment en sécurité alimentaire, selon le constat d’OCHA.
Fridolin Ngoulou