La loi relative aux circonscriptions administratives, promulguée il y a un an créé des polémiques entre les sous-préfectures de Ouandja et celle de Ouanda-Djallé. Pour cause, les limites administratives qui n’agréent pas aux populations de la sous-préfecture de Ouanda-Djallé. Après plusieurs missions de médiation, une manifestation a été organisée par la population de cette sous-préfecture, sanctionnée par le mémorandum adressé au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Nous publions l’intégralité de ce mémorandum.

Ouanda-Djallé, le 25/ Janvier 2022

MEMORANDUM

A

La très haute attention de son Excellence Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement  Local, en mission à Birao

Objet : Rappel des Références des notes de contestation des questions des limites entre la Sous-Préfecture de Ouanda-Djallé et la Sous-Préfecture de Ouandja.

Excellence Monsieur le Ministre,

Nous, population de Ouanda-Djallé, continuons toujours par ce chemin légal et pacifique pour vous présenter ce Mémorandum en guise de rappel sur  quelques références des notes de contestation faites par la population de Ouanda-Djallé au Gouvernement depuis l’époque du Président ANDRE  KOLINGBA – ANGE FELIX PATASSE – FRANCOIS BOZIZE – MICHEL DJOTODJA, aujourd’hui, l’époque du Président FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA. 

Ce rappel des références des notes de contestations remonte à plusieurs décennies et ne se termine pas car la question  de  la limite  entre la Sous-Préfecture de OUANDA-DJALLE et la Sous-Préfecture de OUANDJA nous semble  encombrant et constitue une réelle menace pour la stabilité de la zone.

Ce repère de référence est juste de permettre au gouvernement de comprendre l’enjeu et le pourquoi de cette moult tentative d’annexion du territoire de la Sous-Préfecture de Ouanda-Djallé par nos voisins.

Monsieur le Ministre, sachez que la population de Ouanda-Djallé réitère sa position que, je cite : « Qu’elle ne s’oppose pas à l’érection du Poste de Contrôle de Administratif (PCA) de Ouandja en Sous-Préfecture mais rappelle aux gouvernants du pays le strict respect des Lois et Règlements régissant la limite des Sous-Préfectures de la VAKAGA en …. » .

Cette tentative d’annexion de la localité de Ouanda-Djallé remonte historiquement  à des décennies qui, en rappel, nous vous informons que :

En date du 20 Mars 1999 , marquant la première prise de conscience de la population de Ouanda-Djallé sur la provocation par nos frères de la Sous-Préfecture de Ouandja car c’était à la fin du Projet PDRN-ECOFAC avec le défunt YAYA  RAMADAN, Chef des anti braconnages et l’arrivée du phénomène de l’UFDR de ZAKARIA DAMANE, votre institution a été saisie par le Député de la circonscription de Ouanda-Djallé.

31 Janvier 2001, cette affaire a été portée à l’Assemblée Nationale et tranchée à la Présidence de la République par le Président Ange Félix PATASSE en tant que Chef de l’Etat au Palais de la Renaissance à Bangui.

En 2013 -2014, ce plan Machiavélique contre Ouanda-Djallé a échoué avec la chute du régime de Mr DJOTODJA qui, la localité de Ouanda-Djallé avait enregistré en ce moment en visite deux (02) émissaires, frères du Président pour l’intérêt de leur projet.

En Octobre 2021, l’irruption de la nouvelle carte délimitant les Sous-Préfectures selon le propos tenus du Chef de mission de la délégation ministérielle qui s’est rendue à Birao, s’étonnant devant le public de cette carte. Alors, l’éternel problème de délimitation territoriale entre la Commune de Ouandjia et celle de Voukouma, est revenu depuis ce jour une actualité et une observation particulière a été faite non seulement dans la zone mais en République Centrafricaine en générale.

Monsieur le Ministre,  vue les difficultés  auxquelles la Communauté de Ouandja-Djallé s’est confrontée suite aux menaces et provocations émanant de nos voisins, doivent être résolues définitivement avec plus de sagesse car ce Mémorandum ne consiste pas à nous opposer à l’érection du Poste de Contrôle Administratif(PCA) en Sous-Préfecture mais nous voudrions tout simplement  à travers celui-ci  vous donner quelques éléments d’appréciation  pouvant réduire le laxisme de votre institution et d’éviter de perdre de vue sur les textes de loi et règlement  régissant nos deux Communes.

Nous, population de Ouanda-Djallé,  qualifions de menaces et provocations  la réactualisation sans cesse de la question des limites entre ces deux Communes à chaque moment par nos voisins.

Excellence, les circonstances nous obligent à vous signifier brièvement du danger qui semble être de taille qu’en date du 02 Février 2020, une descente musclée des éléments UFDR, RPRC et autres dans la Sous-Préfecture de Ouanda-Djallé, par la grâce,  cette tentative d’annexion  par la complicité du Sous-Préfet de la localité, a été déjouée.

Monsieur le Ministre, nous vous exhortons à être plus prudent, vigilant et plein de sagesse afin de mettre chaque Commune dans ses droits pouvant ramener la confiance, le vivre ensemble et la paix en plein sens du terme.

 Il ressort de tous les aspects évoqués et constatés que ceux-ci dépassent nos étonnements. Alors la question qui se pose est celle de savoir : «  Si un service peut devenir une charge ? ». Autrement dit, si l’octroi d’une partie de terre à la communauté GOULA par nos grands-pères en termes d’hospitalité et d’humanisme devient un sujet à provocation, et bien  celle-ci va nous obliger à les retirer et leur demander tout simplement de quitter le lieu et repartir là où ils sont venus.

Excellence, dans tous les pays du monde, les minorités ont droit à la protection (Réf. : Ethnie YOULOU) et leurs problèmes devraient être traités avec une grande attention particulière.

A titre de rappel, la Sous-Préfecture de Ouanda-Djallé  est à majorité  de l’ethnie YOULOU, pacifiste et humaniste de nature, existait depuis 1780 et c’était en 1912 que cette localité était créée en subdivision administrative avec l’arrivée des Colonisateurs  dont dépendait Birao.

Excellence Monsieur le Ministre, nous, population de Ouanda-Djallé, soucieuse de vivre en paix dans la région, sans trouble de voisinage et sans  aucune forme d’empiétement du domaine d’autrui  qui semble être la bonne option ; respectueuse des valeurs républicaines entre autre, l’unité et la solidarité du peuple Centrafricaine.

En termes des références des textes de base, nous avons entre autres :

– L’arrêté du 13 Septembre 1926 ;

– Le Décret 59/195 du 04 Décembre 1959 ;

– La loi 64/33 du 20 Novembre 1964 délimitant les circonscriptions administratives de la RCA, les limites entre la Sous-Préfecture de Birao et celle de Ouanda-Djallé.

Rappelons aussi que l’ordonnance 84-032 du 04 Mai 1984 portant création de la Commune de Ouandjia renvoie aux dispositions de la loi 64/33 du 20 Novembre 1964 qui reste en vigueur.

Excellence Monsieur le Ministre, à cet effet, nous espérons que la loi reste la loi, elle doit être respectée et appliquée à toutes les communautés, peu importe leur rang et couche.

Nous, population de Ouanda-Djallé, sommes  réunies en Assemblée Générale extraordinaire en  date du 22 Janvier 2022 et constituée en délégation pour la recherche de solution au problème  de la limite, en date du 26 Janvier 2022 à Birao, sous sa Majesté MASSANGUEA NGREBAYE COME, le Sultan de Ouanda-Djallé, avons décidé de porter à votre très haute personnalité la fameuse affaire de soi-disant de limite, en réalité n’est pas le cas car plusieurs sources nous confirment que c’est un plan de nuisance sur la localité de Ouanda-Djallé.

Excellence Monsieur le Ministre, votre personnalité et votre volonté politique pour la paix et le développement de la République  Centrafricaine nous rassurent  pour le respect des textes de base régissant les collectivités territoriales de notre pays   et  de bien mener des investigations sur cette question afin d’éviter des erreurs d’appréciation ce qui serait une de votre responsabilité.

Très hautes considérations

Le Sultan de Ouanda-Djallé

Sa Majesté MASSANGUEA NGREBAYE COME