Oubangui Médias a rencontré le Préfet de la préfecture de la Ouaka, Victor Bissekoin, qui a donné un aperçu sur la situation sécuritaire, sociale, économique et la restauration de l’autorité de l’État après les dix dernières années sanglantes que la ville de Bambari a traversée avec les groupes armés. Maintenant, cette ville est redevenue calme et la population vaque avec quiétude à ses activités dans le vivre ensemble entre les communautés.

Oubangui Médias : Bonjour monsieur le Préfet. Comment est la situation sécuritaire aujourd’hui dans la préfecture de la Ouaka et particulièrement à Bambari avec la présence des forces en places?

Victor Bissekoin : Bonjour. Cela fait une dizaine d’année que la Minusca est installée en terre centrafricaine. Sur l’aspect sécuritaire, la Minusca a beaucoup contribué pour le retour de la paix à Bambari pendant les temps forts de la crise où nous avons déploré plusieurs choses. Mais, il faut les cadrer avec l’avènement de la nouvelle représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies Valentine à la tête de Minusca en Centrafrique, il y a un embellie dans les relations de manière générale.

Si la sécurité est revenue, il ne faut pas se faire d’illusion que ce sont des armes seules qui ont contribué au retour de la sécurité de manière. Certes, il y a aussi des approches qui ont été développés par l’ensemble des partenaires qui travaillent dans la préfecture de la Ouaka. Il est à noter aussi l’intervention des russes aux côtés des forces armées centrafricaines qui a beaucoup aider à mettre les rebelles plus loin de la ville.

Quelques parts dans la préfecture, il y a encore des zones d’ombre particulièrement dans la sous-préfecture de Kouango. Mais, il faut se dire que dans les préfectures presque du pays les gens se meuvent, il y a encore des crapules et des affamés qui continuent de faire des opérations de braquages et empêchent des mouvements. Mais, les attaques ne sont plus d’envergure comme il y a de cela 3 ans.

Oubangui Médias : Quels sont les domaines clés dans lesquels la ville de Bambari a bénéficié de l’appui de la Minusca ?

Victor Bissekoin : Une nette amélioration à tous les plans sur la sécurité, sociale, économique et la restauration de l’autorité de l’Etat où la Minusca a beaucoup investie. D’abord en aidant le Gouvernement à redéployer les fonctionnaires de Bangui à leurs postes ici à Bambari, puis elle est intervenue en aménageant l’aérodrome, le bâtiment et l’entretien de piste et à restaurer certains édifices publics qui ont permis dans un premier temps de mutualiser les services de l’État et qui se poursuit.

La Minusca est en train d’étendre ces actions, bientôt la Cour d’appel de Bambari va être opérationnelle. La Minusca a construite entre autres, un bâtiment de R+1 de prison pour augmenter la capacité carcérale afin de désengorger les cellules car, il y a peu de place pour de beaucoup de prisonniers. Nous ne devons pas oublier la maison du forum des Droits de l’Homme de la Ouaka et Basse-Kotto.

Oubangui Médias : Dans le cadre de la protection des civils qu’es ce que la Minusca a pu apporter auprès de la population ?

Victor Bissekoin : La section affaire civile de la Minusca a appuyé certains groupements pour leurs apporter des semences, du matériel aratoire et agricole pour leurs permettre d’emblaver la terre pour avoir la nourriture. C’est pourquoi le règlement d’un conflit n’est pas seulement militaire.

La Minusca s’est déployée avec ses différentes sections de renforcer la capacité des associations, des groupements pour permettre à la population de comprendre mieux vaut vivre la cohésion sociale et dans le vivre ensemble avec les autres que de vivre de manière disloquée. C’est des efforts que la Minusca a amené de sa part pour permettre à la population de retrouver sa dignité d’antan.

Oubangui Médias : Qu’attendez-vous du nouveau mandat de la Minusca ?

Victor Bissekoin : Dès que, la nouvelle résolution 2709 qui a prolongé le mandat de la Minusca est publiée, la Ouaka a eu l’honneur de la première session de dissémination à l’occasion de laquelle tous les 17 maires des communes de la Ouaka ont été conviés à cette session et plus d’autres responsables, la plate-forme religieuse. On souhaite que cela se poursuit dans les sous-préfectures pour accompagner les maires afin d’avoir plus de capacités de faire la restitution comme il se devait à l’endroit de la population pour une meilleure compréhension des textes.

Oubangui Médias : Quel est votre relation avec la Minusca ?

Victor Bissekoin : Dans la relation avec la Minusca, il y a aussi des défis à relever. Le grand défi que nous avons depuis 6 ans se sont les routes. La route c’est l’affaire de Gouvernement. On peut dire oui et non, parce que la Minusca utilise ses routes pour pouvoir ravitailler ses troupes et c’est des véhicules de gros tonnages qui fréquentent ses routes qui ne sont pas bien construite mais, néanmoins si on leur demande d’aider le pays à réhabiliter les routes qu’elle utilise.

Et pourtant, elles ont une unité de génie sophistiquée. Je ne sais pas pourquoi on a fait venir cette unité de génie qu’on ne peut pas l’employer aider le Gouvernement dans l’entretien de route. Cela pose quand même un sérieux problème parce que c’est la route qui construit l’économie et ce n’est pas l’économie qui construit la route et aussi c’est la route qui facilite le maintien de la sécurité.

Quand une route est bien carrossable, en peu de temps, on peut intervenir quand il y a un problème mais lorsqu’elle est dégradée même si c’est à quinze kilomètres qu’on vous appelle, le temps de dodeliner l’ennemi ne va pas rester pour vous attendre. Il aurait déjà détalé. Et si la route est praticable, carrossable, dès qu’il y a l’information qui tombe, c’est vite faite et régler pour sauver des vies.

Oubangui Médias : Nous vous remercions monsieur le Préfet de la Ouaka ?

Victor Bissekoin : C’est à-moi de vous remercier

Interview réalisée par Zarambaud Mamadou de retour de Bambari