La prise de pouvoir par des militaires au Burkina Faso s’inscrit dans une longue série de coups d’Etat et de coups de force lors de la décennie écoulée en Afrique.

2012

– MALI: le 22 mars, des militaires renversent le régime d’Amadou Toumani Touré, qu’ils accusent « d’incompétence » dans la lutte contre les rebelles touareg dans le nord du pays. Un « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat », dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, dissout les institutions.

– GUINEE-BISSAU: le 12 avril, un coup d’Etat militaire interrompt le processus électoral, à deux semaines du second tour de la présidentielle. Les putschistes, dirigés par le général Antonio Indjai, déposent le président Pereira et le Premier ministre Gomes Junior.

2013 

– CENTRAFRIQUE: en mars, les rebelles de la Séléka, essentiellement musulmans, prennent la capitale Bangui, chassant François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans. Leur chef, Michel Djotodia, s’autoproclame président. Le pays sombre dans une crise sécuritaire et politique opposant milices principalement chrétiennes et animistes, les anti-balaka, aux Séléka.

– EGYPTE: le 3 juillet, après des manifestations monstres réclamant le départ de Mohamed Morsi, élu en 2012, l’armée le destitue et l’arrête.

2015

– BURKINA FASO: le 17 septembre, moins d’un an après la chute de Blaise Compaoré, chassé par un soulèvement populaire, le président Michel Kafando est renversé par un coup d’Etat mené par une unité d’élite de l’armée. Il est rétabli dans ses fonctions une semaine plus tard après un accord entre soldats loyalistes et putschistes.

2017

– ZIMBABWE: le 21 novembre, le président Robert Mugabe, plus vieux dirigeant de la planète à 93 ans, démissionne, poussé vers la sortie par l’armée, son parti et la rue, au terme d’une semaine de crise et alors que l’Assemblée nationale débattait de sa destitution.

2019

– SOUDAN: le 11 avril, Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans, est destitué par l’armée après quatre mois d’un mouvement de protestation populaire. Un conseil de transition est mis en place en août, un Premier ministre civil installé en septembre.

2020

– MALI: le 18 août, le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé après plusieurs mois de crise politique. Le 5 octobre est formé un gouvernement de transition, censé rendre le pouvoir aux civils dans les 18 mois.

2021

– TCHAD: le 20 avril, au lendemain du décès du président Idriss Déby Itno, un conseil militaire de transition présidé par son fils, Mahamat Idriss Déby, chef de la puissante Garde présidentielle, dissout gouvernement et Assemblée nationale.

Il promet de nouvelles institutions après des élections « libres et démocratiques » dans un an et demi. Il s’engage à organiser un « dialogue national inclusif » avec les rebelles.

Par l’entremise du Qatar, le dialogue s’ouvre le 20 août 2022 après plusieurs reports provoqués par les attaques régulières de groupes rebelles.

– MALI: le 24 mai, les militaires arrêtent le président et le Premier ministre après la nomination d’un nouveau gouvernement de transition qui les a mécontentés. Le colonel Assimi Goïta est investi en juin comme président de transition.

La junte assure d’abord qu’elle rendra le pouvoir aux civils début 2022, puis fixe les législatives à l’automne 2023 et la présidentielle à février 2024.

– GUINÉE: le 5 septembre, le président Alpha Condé, réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé, est renversé par un coup d’Etat militaire. Le 1er octobre, le chef des putschistes, le colonel Mamady Doumbouya prête serment comme président mais s’engage à ne pas se présenter à la prochaine élection. Le 11 mai 2022, l’organe législatif fixe une transition de trois ans.

– SOUDAN: le 25 octobre, les militaires arrêtent les dirigeants civils des autorités de transition, déclenchant des manifestations massives contre ce nouveau putsch, mené par le général Abdel Fattah al-Burhane.  Dix mois après, la répression a fait 117 morts.

2022

– BURKINA FASO: le 24 janvier, des militaires en uniforme annoncent à la télévision nationale avoir pris le pouvoir, s’engageant au « retour à un ordre constitutionnel » dans « un délai raisonnable ».

Le 29 septembre, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est à son tour renversé par des militaires.

Par Seneweb