L’enclavement de la République centrafricaine est l’un des problèmes majeurs qui empêchent son développement. Cependant, les multiples défis auxquels font face le gouvernement centrafricain ne lui donnent pas une opportunité de se donner à fond pour la mise en place des mécanismes dans le cadre des transports afin de créer un désenclavement du pays. 

Alors, la Banque Mondiale et certains partenaires financiers et techniques ont décidé d’accorder des efforts considérables pour sauver la situation.  Tel est l’objet de la rencontre mensuelle entre les journalistes et le Groupe de La Banque Mondiale dont la dernière s’était déroulée le 08 avril à l’Hôtel Ledger Plazza Bangui.

Au premier regard, on peut déjà affirmer que les défis en matière des transports sont légions et loin d’être résolus par les autorités nationales. Des routes nationales et rurales sont en état de dégradation très avancée, le pays ne dispose pas de chemin de fer ni un accès direct à la mer. Cela rend impossible la notion de la connectivité, non-seulement à l’interne mais au niveau sous régional c’est-à-dire la liaison entre la RCA et les pays limitrophes. 

Les conséquences sont également nombreuses en matière de la circulation rapide des personnes, des biens et services. Des échanges commerciaux au niveau de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac) ont pris un coup énorme. Les centrafricains de l’arrière-pays ne peuvent pas évacuer leurs produits agricoles vers Bangui. De surcroit ces quelques voix routières sont objets à l’insécurité. Ces conséquences justifient combien de fois l’économie et le bien-être des centrafricains sont à terre.

Alors, la Banque Mondiale, faisant partie des partenaires financiers et techniques de Centrafrique s’est engagée d’entrer dans la danse pour soutenir le gouvernement. Elle s’est lancée à la construction des routes nationales et rurales qui s’étendent sur plus d’un millier des kilomètres.

« Il s’agit de plusieurs projets qui prennent en compte les régions de l’Ouest, du Nord-Est, du Nord-Est et celle du Sud. De manière précise, nous pouvons citer : D’abord la voie Bangui-Béloko à l’Ouest. Ensuite Kaga-Bandoro, Mbrés, Ndelé et Birao au Nord-Est. Enfin celle de  Vakaga, Ouham, et Ouham Pendé au Nord-Ouest. Du côté Sud, il s’agit du projet qui  comprend le transport fluviale depuis Brazzaville en passant par la voie routière dans la Lobaye », a indiqué Aguiratou Savadogo-Tinto, Spécialiste Principale en Transport au Bureau de la Banque Mondiale en Centrafrique.     

Toutefois, il est déplorable de constater que les routes une fois qu’elles sont construites, il est difficile qu’elles ont une durée de vie dans le temps. Sur ce point, le Représentant de la Banque Mondiale en Centrafrique Han Fraeter sonne l’alarme : « Il est du devoir du gouvernement d’assumer la maintenance des routes construites par les partenaires. Le pays dispose d’un Fonds d’entretien routier. A travers ce Fonds, le ministère de l’Equipment et des Travaux Publics peut injecter dans les services de l’Office National de Matériel (ONM) pour assurer la maintenance des routes, s’occuper des drainages afin que ces routes puissent avoir une durée de vie à long terme ».

A cet effet, il est indispensable que le gouvernement mette accent particulier sur le suivi et l’évaluation de ces routes. Car, il n’est pas question d’investir des milliards de franc CFA et à la fin les objectifs assignés ne sont pas atteints. La perte sera non-seulement de la part des partenaires et du gouvernement mais aussi de celle de la population qui verra sa lueur d’espoir partir en peu de temps.

Il faut préciser que la construction de ces routes prend également en compte la construction des ponts. Un aspect très important à mentionner est que ces travaux de construction est une jonction des projets avec d’autres partenaires à l’exemple de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ces partenaires déboursent le financement et confient la mission à certaines entreprises nationales ou Agences qui assument comme maitres d’ouvrages. 

Brice Ledoux Saramalet