Le silence du Premier Ministre Félix Moloua adresse une fin de non-recevoir à la demande des leaders syndicaux après sept jours de grève. Un début de solution se dessine suite à la rencontre hier mardi du syndicat avec le Président de la République. 

Après l’interpellation des leaders de la plate-forme des enseignants du fondamental 1 et 2 et de l’enseignement technique le vendredi 10 mars dernier, ceux-ci maintiennent le mot d’ordre de grève alors que le dénouement est encore loin à être observé.

Dans cette grève, on a l’impression d’entendre la même revendication que celle du personnel soignant qui demande la prime Covid-19, l’intégration dans la fonction publique et l’augmentation des salaires. Les gens se demandent pourquoi les autorités n’y pensent pas pour la revalorisation de leurs salaires et autres avantages ?

Pour une enseignante qui requiert l’anonymat, le but n’est pas de bloquer le gouvernement, « plutôt de  faire entendre les préoccupations liées à nos droits. Nous réclamons les primes de craies, de dépaysement ainsi que l’amélioration de notre condition de travail », a-t-elle lâché.

Le 7 mars restera comme une date majeure de la mobilisation des enseignants centrafricains. Ils ne lâchent pas et tiennent encore le coup malgré qu’ils dénoncent l’intimidation de la part du gouvernement. 

Non seulement la détresse du système éducatif fait face à la pénurie des enseignants et professeurs ainsi que d’infrastructures scolaires dans les vingt préfectures et les quatre-vingt-cinq sous-préfectures de Centrafrique, les crispations autour de la grève ne sont que les premières d’une longue et douloureuse série des négociations. L’affaiblissement de notre système éducatif n’est que la conséquence de la paupérisation de la Centrafrique, un faible décrochage de son PIB par tête d’habitant, la baisse de sa qualité, la pénurie d’enseignants et de l’offre d’emplois inexistantes.

Les mesures de dissuasions prises par le gouvernement et le parquet de Bangui ne fléchissent pas les leaders syndicaux, initiateurs de cette grève de 21 jours. Puisque la peur ne fait plus partie de leur vocabulaire.

Il est à rappeler que les sieurs, Innocent Kéréguelé, Kevin Wikon et Guillaume Sessé Brassy, étaient présents à l’assemblée générale des enseignants grévistes le 11 mars, à la bourse de travail, à Bangui. Au cours de cette réunion, le ministre conseiller spécial à la Présidence de la République, Sébastien Wenezoui, leur a demandé de reprendre le travail dès lundi 13 mars, mais ces derniers ont opposé une fin de non-recevoir. Ceci étant dit que la négociation est dans une impasse au sens cathodique, ou le gouvernement centrafricain impose une reprise sans garantie à l’autre partie qui ne s’est guère laissée faire.

Le président Touadera entre dans les négociations

Conscient des conditions difficiles dans lesquelles travaillent ses collègues enseignants, le Président Touadera a reçu le syndicat en début d’après-midi du mardi. Il a tout au long de cette rencontre exposé aux enseignants, la situation financière difficile à laquelle la République Centrafricaine fait face suite à la suspension des appuis budgétaires des partenaires depuis 2019. Pour le numéro Un centrafricain, cette situation doit être comprise et prise en compte dans leurs revendications par les travailleurs centrafricains en général et les enseignants en particulier.

Toutefois, le Président Faustin Archange Touadera a déclaré que le gouvernement fera les efforts nécessaires pour apporter des solutions à ces revendications qui sont à la source de la grève qui paralyse le secteur  de l’éducation du fondamentale 1, 2 et technique.

Monsieur Innocent Kéréguelé se dit satisfait des éléments de réponses apportés par le Président Touadera face à leurs revendications. Il a affirmé qu’une Assemblée Générale d’urgence sera organisée afin de faire la restitution à la base des échanges avec le Président de la République. Ce sera, dit-il, à l’issue de cette Assemblée Générale qu’une décision de reprise des activités académiques du fondamentale 1,2 et technique sera prise. Za&rambaud Mamadou