Maurice Boubelé est un artiste peintre centrafricain, un homme âgé de cinquantaine d’années, habitué d’exposition des œuvres d’art contemporain, la peinture. L’artiste explique la réalité du pays, de ce que les centrafricains vivent au quotidien au travers de ses œuvres.

Même si l’art centrafricain, par le passé, plus souvent manifesté sous forme de paysage lié à la nature, la vie au village et mettant au cœur le chasseur, et la femme avec son enfant, la peinture contemporaine centrafricaine est présente et très diversifiée de nos jours.

L’univers de l’art contemporain s’est mondialisé, le Centrafrique n’échappe pas à cette progression, l’artiste Maurice Boubelé, construit ces œuvres autour des réalités pour donner l’expression de la beauté, l’histoire du pays et la réalité qu’on vit dans la République au passé, présent et au futur, qui rendent parfaitement compte des problématiques de l’instabilité sociale et économique, mais partagent également une vision de Centrafrique exceptionnelle et immensément riche par une culture forte.

Maurice Boubelé : « Bien que la peinture soit ma passion, ma prédilection, j’aime varier les techniques en touchant au collage, à la craie et les supports comme, la toile. Le temps est dur pour les artistes maintenant, il faut se battre partout, un droit d’exposition des œuvres d’arts de trois semaines à l’alliance française de Bangui a été accordé. Au travers de mes œuvres, je présente l’histoire traditionnelle, la religion, l’image quotidienne et abstraite de la vie centrafricaine ».

Ce peintre, espère plus de soutien afin de réaliser son rêve après plusieurs participations aux vernissages et expositions à Bangui avec des prix de lauréats à son actif. Néanmoins, il faut noter le manque de moyen et la politique du développement culturel de Centrafrique n’est pas du tout trop avancée pour investir dans l’art contemporain.

Pour lui, les artistes font des efforts pour exister, puisqu’ils ont toujours des projets à réaliser jusqu’à la fin de leurs jours. Cela a fait déjà, 20 ans que certains doyens en art plastique ont pu sortir, c’est difficile maintenant d’aller faire une exposition hors du pays.

C’était depuis 1970, qu’on a supprimé l’enseignement de l’art à l’école donc, les centrafricains ont quasiment oublié l’art plastique dans leurs vies. Ainsi, le regard que ce dernier porte sur la perception de l’art plastique par la population centrafricaine est paradoxal sur les œuvres d’art y compris contemporain.

« Je vois que la population centrafricaine à peu près 20 % qui se connaissent sur les objets d’art, les 80 % n’ont pas de connaissances de ce qu’est des objets d’art en général et l’art plastique. Ce qu’il faut faire pour intéresser la population centrafricaine a aimée l’art, c’est d’abord d’enseigner l’art à l’école, de transmettre des connaissances sur l’importance de l’art dans la société », a proposé Maurice Boubelé.

Plusieurs années d’expérience dans ce métier noble où certaines des œuvres phares vendues entre 30.000 à 70.000 francs CFA à des diplomates et autres amateurs des arts plastiques, l’artiste présente ses œuvres avec des pratiques esthétiques revendiquant « une évolution dans la progression de l’art contemporain » : « J’ai commencé la peinture à l’âge de 18 ans et cela fait déjà 35 ans, j’exerce ce métier de carrière dont je gagne ma vie », confie-t-il à l’Oubangui Médias.

A en croire cet artiste contemporain, il n y a pas de sot métier, si dans la famille, il y a un enfant qui n’a pas un niveau avancé dans les études, il faut l’orienter dans ce métier et d’ailleurs. Il y aussi plusieurs catégories de métiers non seulement la peinture, mais la sculpture, maroquinerie et bien d’autres pour apprendre et gagner sa vie dignement. Travailler au bureau ce n’est pas tout le monde qui va le faire.

Dans le cadre du concept genre, à nos jours, tout est maintenant 50/50. Les filles peuvent apprendre tout comme les garçons : « Moi-même j’ai formé plusieurs personnes parmi mes élèves, il y a trois filles que je leur ai appris ce métier, il y a une qui est en France et d’autres se débrouillent quelque part ».

Maurice Boubelé admet que malgré les dures moments, il vit son rêve.

Zarambaud Mamadou