La réécriture d’une nouvelle Constitution est-elle une priorité pour le pouvoir en place ou bien une nécessité pour l’intérêt général du peuple centrafricain ? Telle est la question qui mérite d’être posée par l’opinion nationale et internationale sur ce sujet.

La République Centrafricaine qui a été victime d’une crise militaro-politique depuis plus de deux décennies a du plomb dans les ailes pour prendre son envol économique, gage du bien-être de son peuple centrafricain. Aujourd’hui, ce pays de Boganda qui vient à peine de contrôler plus de 90 % de son territoire grâce à la montée en puissance des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et de leurs alliés Russes et Rwandais, fait face un nouveau défi qui est celui de la modification ou la réécriture d’une nouvelle constitution de la République centrafricaine. 

Le 06 août 2022, le Front Républicain a organisé une grande manifestation aussi bien à Bangui que dans les 20 préfectures de la République centrafricaine et le meeting dit meeting de vérité du 04 septembre 2022 sur le terrain de l’UCATEX pour montrer au monde entier le désir ardent du peuple centrafricain pour une nouvelle loi fondamentale du pays car celle du 30 mars 2016 est déjà caduque. Cette initiative n’a pas été appréciée à sa juste valeur par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution par son meeting du samedi 27 août 2022 sur le terrain de l’Ucatex qui estime que le président Faustin Archange Touadéra veut avoir un règne sans fin.

Les décrets n°22.348 du 26 août 2022, portant création du Comité chargé de rédiger le projet de la Constitution de la République Centrafricaine et n°22.367 du 12 septembre 2022 entérinant la désignation des membres du Comité chargé de rédiger le projet de la constitution de la République centrafricaine prouvent à suffisance que la République Centrafricaine a besoin d’une nouvelle loi fondamentale, une priorité pour le régime en place.

Aujourd’hui, la République Centrafricaine a connu quelques reformes aussi institutionnelles, sécuritaires qu’économiques. C’est ainsi qu’il faut tenir compte de ces initiatives provenant de la part de l’homme fort de Bangui depuis sa prise du pouvoir en 2016. Le Sango-coin en est un bel exemple parmi tant d’autres. Mais l’histoire de la République Centrafricaine nous enseigne qu’une initiative par tout régime pour faire plus de deux mandats à la tête de la magistrature suprême de l’État n’a pas contribué à consolider la démocratie et la paix dans le pays. Il est important que les autorités du pays double de vigilance pour éviter que la sécurité du peuple centrafricaine soit une fois de plus mis a rude épreuve a cause de la réécriture d’une nouvelle Constitution en cours.

Il sied de souligner que cette nouvelle Constitution qui est pour le moment en sa phase de rédaction ne doit pas perdre de vue la nécessité pour le peuple centrafricain de s’épanouir afin de prendre son destin en main. L’opinion nationale et internationale a compris que sans une nouvelle constitution, le bien-être du peuple centrafricain serait une utopie vendue par le régime en place dans son projet de société depuis 2016.

Stéphane Nino KEMBI