Incroyable mais vrai. Après toute une série d’humiliation et de moquerie, Tatiana Francisca Dibert âgée d’une trentaine d’années et mère d’une fille de 9 ans a finalement décroché son baccalauréat série A4 cette année 2023 après 12 ans d’insistance.

Un exemple très édifiant, permettant à certains candidats malheureux qui ne supportaient pas les échecs lors de la proclamation de baccalauréat de ne pas de décourager.

Après plusieurs tentatives manquées Tatiana s’est confiée à Oubangui Médias. Très enthousiasmée, Tatiana-Francisca Dibert ne sait comment retenir ses sentiments après avoir décrochée son bac dès le premier tour cette année académique 2023. Sourire aux lèvres, elle n’a pas caché ce témoignage qui peut édifier plusieurs candidats qui jettent l’éponge après une ou deux échecs.

Cette jeune dame a commencé pour la première fois à composer son bac au lycée des Martyrs à Bangui en 2011. Malheureusement, elle n’a pas pu l’obtenir. Cet échec n’a pas empêché Tatiana-Francisca Dibert à poursuivre sa lutte jusqu’en 2023, son année de gloire.

Après trois et quatre échecs, elle a subi toutes sortes de moqueries par certains membres de sa famille et par certains de ses condisciples. « Cela ne m’a pas découragé », a-t-elle lancé à Oubangui Médias.

Mais elle a eu l’idée d’abandonner définitivement. « Il m’est venue parfois de tout abandonner mais les conseils des uns et des autres m’ont encouragé à continuer à persévérer. Je sais que la persévérance est une vertu, elle finit par se faire payer. Même si d’autres parents ont estimé que je n’ai pas de niveau, c’est leur liberté mais j’ai confiance en moi et je sais que le Bac a ses caprices», répond-t-elle.

Tatiana raconte aussi son parcours : « En 2017, j’ai abandonné la série B pour tenter de composer le bac A4. Cela n’a pas marché. L’un de mes oncles m’a conseillé d’aller à Bouar puisqu’il est affecté dans cette ville comme fonctionnaire d’État, afin de bien suivre mes études. J’avais très bien passé l’examen de 2018 toujours en série A4. Mon oncle avait souhaité m’appuyer financièrement pour suivre l’examen mais je lui ai déconseillé puisque j’ai toujours la forte conviction que ça va aller un jour. Et tous ceux qui pensent que je n’ai pas un niveau viendront me féliciter. C’est ce que je suis en train de vivre », dit-elle en souriant.

Elle ajoute : « Certains de mes cadets qui étaient en classe de 6e lorsque je composais mon premier bac, ont eu leur examen avant moi. D’autres sont même en année de licence à l’Université. Aussi, cette année, j’ai passé l’examen avec les enfants de mes grandes sœurs. Ils sont passés au second tour. C’est un parcours qui m’avait humilié mais Dieu merci, je peux relever ma tête ».

Pendant cette période de patience, Tatiana a essayé de joindre les deux bouts. Elle a décidé de suivre une formation en informatique en 2018. Ce qui va lui ouvrir la porte de travailler dans une organisation de la place et de poursuivre ses études en espérant décrocher le baccalauréat, la clé des études universitaires.

Va-t-elle s’arrêter à ce niveau ?

La réponse est non, Tatiana-Francisca compte poursuivre ses études supérieures en Gestion des ressources humaines (GRH) dans une université privée tout en continuant à travailler dans cette organisation. Pour elle, les études n’ont pas de fin.

Fervente chrétienne, Tatiana-Francisca exhorte certains candidats malheureux au bac qui se suicident de rester déterminer et d’avoir confiance en Dieu. Mais surtout, de travailler dur pour espérer décrocher ce diplôme qui ouvre les portes aux études universitaires partout dans le monde.

Christian Steve SINGA