La crise en République Centrafricaine reste et demeure au centre des préoccupations de la communauté internationale et des centrafricains qui souhaitent voir leur beau pays retrouver la paix. C’est dans cette optique que le président Touadera après avoir mis un comité chargé du dialogue a signé le 21 mars le décret convainquant le Dialogue inclusif républicain du 21 au 27 mars.

Oui il faut se rendre à l’évidence que la digue de l’unité a cédé la place à l’hydre de la haine, la méfiance a pris la place de confiance le pays peine à se remettre en dépit des efforts tous azimuts des uns et des autres.

Si la solution à cette crise tarde à venir, parce que les centrafricains n’ont pas encore pris conscience de se rassembler face à la situation que connait le pays depuis fort longtemps à cause des intérêts égoïstes et égocentristes de certains, aujourd’hui, il faut remettre le ballon au centre comme dans un jeu de foot ou chaque équipe peut faire son jeu dans le respect des règles établies et non pas parce que tel camp doit avoir raison sur l’autre .

C’est une question de survie de la nation qui doit se mettre debout au-delà de toutes considérations. C’est seulement dans cet esprit que ce pays peut se remettre debout dans le faire Play pour se projeter dans un avenir meilleur ou tout le monde pourra vivre ensemble et fier de partager le bien commun qu’est la République gage de l’unité, de dignité et du travail devise inscrit sur le fronton des bâtiments administratifs et les armoiries.

Je ne saurai pas dire mieux ou que je suis mal placé pour parler des causes lointaines de cette crise que traverse la Centrafrique encore moins pourquoi nous en sommes arrivés là. Laissons les historiens et sociologues écrire cette tragédie dans d’autres occasions.

Mais les Centrafricains doivent collectivement sans considération aucune discuter des nouvelles perspectives théoriques et pratiques de la résolution des conflits et de la construction de la sécurité collective en ayant une vision et d’action en matière de la paix et sécurité.

Dans toutes les histoires des pays qui ont traversé des périodes difficiles tel est le cas aujourd’hui de la Centrafrique, elle doit se résoudre dans le dialogue pour cerner les cadres de nouvel ordre sécuritaire et d’indiquer des pistes pratiques pour sa mise en œuvre qui doit se reposer sur la question de comment prévenir la gestion et le règlement des conflits.

Les centrafricains doivent savoir que la crise qui déchire ce pays a une dimension régionale marquée par l’instabilité aux deux Soudan, la menace de Boko Haram aux frontières Tchad-Cameroun et à ses frontières le mouvement rebelle Ougandais mais aussi les impacts de la crise en République Démocratique du Congo, ne favorisent à ce pays ventre mou de la sous-région de se mettre au diapason.

Si l’instabilité persiste en Centrafrique et que le vrai problème n’est pas traité et réglé à l’intérieur pour asseoir la sécurité avec une armée républicaine capable de défendre le pays, aucun pays de la sous-région ne sera stable. C’est pourquoi toutes recherches de la paix doit s’inscrire dans une dynamique avec l’appui des sociétés civiles y compris les politiques qui ont l’obligation de s’investir contre toutes sortes de haine et de violence par l’éducation en vue de rassembler les filles et fils du pays.

La grande question que l’on se pose alors est celle de savoir comment sortir de ces conflits le plus rapidement et plus efficacement possible ?

Le gouvernement et les partenaires au développement avec la communauté internationale doivent aider à bien mener les actions pour poser la refondation de la nation centrafricaine.

Le conflit qui perdure en République Centrafricaine s’illustre par la grande difficulté à construire la conciliation et la convergence entre les forces en présence sur le terrain.

Au-delà de tout, la paix sera effective si la démobilisation et le désarmement restent le fondement de la réussite de toute sortie de conflit. Il n y a pas de fin possible de conflit sans la démobilisation et le désarmement des combattants.

La crise qui secoue la Centrafrique a produit des effets néfastes, mais l’espoir de voir le pays se remettre est possible avec la prise de conscience collective, avec la construction d’une paix durable par l’instauration d’un dialogue ou d’une médiation de la navette à travers les rencontres de face à face pour rétablir la communication ou le lien rompu. Cette démarche pérenne de médiation de proximité est possible pour créer les conditions de dialogue entre les centrafricains afin d’éviter les conflits. Il faut aussi favoriser l’accès au droit à la justice des populations en prenant en compte les ressentis de chacun dans la prévention et règlement des différends des parties en conflits.

Les difficultés que traversent ce pays doivent pousser les centrafricains à l’action et non se décourager ou non se résigner. Il n y a pas de fatalité, si beaucoup de pays ont su se relever après avoir connu les guerres, c’est que la République Centrafricaine peut réussir dans l’unité, dignité et le travail comme stipule la devise de ce pays.

Salomon Kotro, ancien député