La Centrafrique et le système des Nations-Unies viennent d’adopter un nouveau cadre de coopération 2023-2027 qui se veut un document fondé sur le développement durable de la Centrafrique, qui sort progressivement des années de crise.

La signature de cet important document a eu lieu lundi 12 décembre 2022 à Bangui, en présence du Premier ministre Félix Moloua, des membres du gouvernement, de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire par intérim, Bakary Doumbia, des ONG et organisations de la société civile centrafricaine. Ce document une initiative du ministère du Plan, de l’Economie et de la Coopération Internationale qui vise à faciliter un accès équitable à des services sociaux de base et de qualité.

Le plan cadre de coopération des Nations-Unis pour le Développement Durable (UNSDCF) est le principal instrument du système des Nations-Unies pour planifier et mener des activités de développement afin de soutenir la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 en République Centrafricaine. S’appuyant sur les priorités nationales, UNSDCF est un accord de partenariat dont l’élaboration, l’exécution, le suivi et l’évaluation seront conduits conjointement par le système des Nations-Unies et la partie nationale entre 2023 et 2027.

En effet, UNSDCF repose sur une approche intégrée et multidimensionnelle tenant compte des cinq P de l’agenda 2030 qui veut dire : Population, Prospérité, Planète, Paix et Partenariat. Ceci, en adoptant les principes directeurs de programmation du système des Nations-Unies de ne laisser personne pour compte, les questions de droits humains, de l’égalité entre les sexes, de l’autonomisation des femmes, de la durabilité, de la résilience et de la redevabilité.

Un partenariat porteur d’espoir

L’élaboration du Plan-cadre de coopération s’est enrichi des débats et des consultations initiés lors des ateliers de priorisation et de validation technique organisés en amont. Le Premier Ministre, chef du Gouvernement, Felix Moloua, est revenu sur le partenariat agissant entre le Système des Nations Unies et l’Etat centrafricain avant de plaider pour un accompagnement accru au profit des populations centrafricaines : « Le partenariat noué aujourd’hui est porteur d’espoir pour le peuple centrafricain dont nous avons la charge de conduire la destinée. Il permettra d’atteindre les objectifs fixés par le Gouvernement qui découlent de la Vision du Président de la République, Chef de l’Etat, le Professeur Faustin Archange Touadera, exprimée lors de son discours d’investiture en mars 2021 ».

Le Chef du Gouvernement centrafricain, rappelle qu’après le retour à l’ordre constitutionnel en 2016, le besoin pressent a porté un fruit de réponse coordonné à des défis humanitaires et sécuritaires.  « Et la nécessité de renforcer la résilience de segment le plus vulnérable de la population a conduit le Gouvernement à élaborer le Plan de Relèvement de la Considération de la Paix en Centrafrique (RCPCA) dans la période 2017-2023 qui fut appuyer par le bailleur de fond lors de la conférence de Bruxelles le 17 novembre 2016 au travers d’un cas de l’engagement mutuel », a-t-il rappelé.

Alors que le Gouvernement Centrafricain estime que c’est un plan porteur d’espoir, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire par intérim, Bakary Doumbia a indiqué que le processus ayant conduit à l’élaboration et à la finalisation du nouveau Plan-cadre de coopération a été participatif et inclusif. D’où l’espoir que tous les acteurs en portent en ce document. Il a aussi souligné qu’au-delà de la priorité nationale, l’engagement des Nations-Unies auprès du gouvernement vise aussi à accélérer les progrès du pays vers l’atteinte des objectifs du développement durable de l’agenda 2030 ainsi que ceux de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.

« L’engagement de l’ensemble de système des Nations-Unies est contenu dans le plan-cadre de coopération pour les (5) cinq prochaines années. Pour ce changement d’appellation les Nations-Unies souhaitent mettre l’accent sur la coopération qui exprime mieux les attentes du Gouvernement à l’égard des Nations-Unies que l’assistance au développement en vue d’accélérer leurs progrès vers l’atteinte des ODD », a-t-il spécifié.

Pour une appropriation nationale effective, l’élaboration de l’UNSDCF a rassemblé différents ministères sectoriels, le secteur privé, la société civile. Cela a permis d’avoir une compréhension commune des défis et de définir des priorités stratégiques qui sont alignées sur les besoins et priorités nationaux et sur les objectifs des agendas 2023 et 2030.

Selon la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies et cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, le Plan-cadre de coopération, né de la réforme de 2019 a pour objectif de ne plus mettre les Etats dans une posture d’assistance mais plutôt d’acteurs de leur propre développement à travers les outils qui sont mis à leur disposition. « Je voudrais saluer ici, la détermination de tous les acteurs à parachever le processus ayant abouti à ce document cadre qui servira non seulement de boussole pour les interventions des Nations-Unies mais aussi à la mobilisation de ressources auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux du pays », a déclaré la cheffe de la Minusca.

En Centrafrique, le financement du plan-cadre de coopération des Nations-Unis pour le Développement Durable sera assuré par des ressources internes et externes.  Le système des Nations-Unies mettra tout en œuvre pour contribuer aux efforts du Gouvernement, en renforçant les capacités nationales à mieux identifier et mobiliser des sources de financements innovantes dans la perspective de réalisation des ODD. S’agissant des ressources externes, l’équipe de pays des Nations-Unis s’appuiera principalement sur les ressources provenant de programmes pays de différentes agences et projets conjoints financés par les PlTFs. Au total, 23 agences, fonds, programmes y compris la MINUSCA ont signé ce nouveau Plan-cadre de coopération.

Dorcas Bangui Yabanga