Les perspectives économiques pour 2023 sont globalement positives, selon FMI qui note que la croissance à moyen terme devrait augmenter progressivement à 3,5 %, principalement en raison d’une reprise plus dynamique du secteur hors pétrole.

Le Fonds monétaire international (FMI) est optimiste sur les perspectives économiques de la zone CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) pour l’exercice 2023. C’est ce qui est  ressorti du conseil d’administration de cette institution tenue le 20 décembre dernier à Washington, aux Etats-Unis.

« Les perspectives pour 2023 sont globalement positives, tirées par les cours élevés du pétrole, la levée des mesures barrières liées à la COVID-19, l’hypothèse de la poursuite d’une gestion prudente du surcroît de recettes pétrolières, en ligne avec les objectifs dans le cadre des programmes appuyés par le FMI et des conseils du FMI en matière de politique économique plus généralement. L’inflation devrait ralentir pour atteindre 3,3 % en 2023 avant de revenir en dessous du critère de convergence de 3 % à partir de 2024, à mesure que la politique monétaire reste suffisamment resserrée en vue d’ancrer fermement les anticipations d’inflation et de soutenir la position extérieure », a indiqué le FMI.

Toujours selon cette institution, la croissance à moyen terme devrait augmenter progressivement à 3,5 %, principalement en raison d’une reprise plus dynamique du secteur hors pétrole, tandis que les réformes visant à améliorer la gouvernance, la transparence et l’environnement des affaires devraient commencer à porter leurs fruits. Aussi, les prix élevés du pétrole, s’ils se maintiennent, aideront à reconstituer les marges de manœuvre externes et budgétaires, et à réduire considérablement les niveaux de la dette d’ici 2024, à condition que les politiques budgétaires restent prudentes. La dette publique devrait diminuer pour atteindre près de 40 % du PIB d’ici 2026, contre environ 53 % du PIB en 2022.

Après une amélioration en 2022, souligne le Fonds, le solde du compte courant devrait baisser pour atteindre -1,2 % du PIB en 2023, mais environ -3 % du PIB à moyen terme. Les réserves extérieures brutes devraient représenter 4 ½ mois d’importations prospectives d’ici 2026, soit légèrement en dessous du seuil adéquat (5 mois) recommandé par les services du FMI pour union monétaire riche en ressources naturelles, à condition que la gestion des liquidités soit plus active et que le rapatriement de devises étrangères, notamment par les gouvernements, les entreprises publiques et le secteur extractif, soit boosté.

Cependant, relève le FMI, ces perspectives restent sujettes à des facteurs de risques et à des incertitudes accrues, liés au risque élevé de surendettement, aux risques de tensions inflationnistes persistantes, à la perspective d’un durcissement continu des conditions financières mondiales et aux problèmes de sécurité régionale. En particulier, le recalibrage des positions budgétaires à court terme dans le souci d’amortir l’impact social des chocs extérieurs pourrait ralentir la dynamique positive de réduction du niveau de la dette publique et d’accumulation des réserves extérieures.

En Centrafrique, la croissance est soumise à la sécurité intérieure et la situation mondiale

Il est prévu en Centrafrique une croissance de PIB à l’ordre de 3,7% alors que la moyenne annuelle de l’inflation devrait chuter de 4,0% à 3,7%.

Bien que la Centrafrique n’ait été que faiblement impactée en terme sanitaire par la pandémie de la COVID-19, ses conséquences économiques au niveau mondial, couplées aux troubles internes et à l’éclatement de la guerre en Ukraine ont nui à la croissance en 2022.

Bien que positives, les perspectives pour 2023 sont sujettes à l’évolution de la sécurité intérieure, dont une détérioration pourrait pousser le Cameroun à fermer le corridor Douala (principal port de la région se situant au Cameroun) –Bangui comme en 2021, bloquant ainsi une grande partie des échanges Centrafricains.

Cela étant, en 2023, même encore fragile, l’amélioration de la sécurité intérieure devrait continuer à affermir l’activité économique soutenue par une augmentation de la consommation privée associée à une production agricole et industrielle solide.

L’économie de la Centrafrique profitera de ses exportations (plus de 14% du PIB en 2021), en particulier de bois, or, diamant, café, et coton (qui représentent ensemble 85% de ses recettes d’exportations), qui seront stimulées par des cours encore élevés et la reprise des échanges, sous condition que la situation sécuritaire ne se détériore pas.

De plus, les dépenses sociales seront soutenues par le retour de l’aide internationale. Alors que la situation budgétaire s’était fortement détériorée en 2021 du fait d’une baisse des recettes publiques, du report de l’appui budgétaire de donateurs (Banque Mondiale, UE, AFD) en raison des tensions politiques post-électorales et du manque de transparence dans les dépenses de sécurité, son amélioration, largement entamée en 2022, devrait continuer en 2023. En effet, après avoir noté des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre du programme de référence approuvé en décembre 2021 (dont l’objectif est d’aider la RCA à faire face aux défis économiques causés par la crise sécuritaire et de renforcer sa gouvernance), le FMI devrait de nouveau accorder une facilité élargie de crédit (FEC) au pays. Celle-ci encouragerait un retour de financements d’autres partenaires multilatéraux et permettrait au gouvernement d’entreprendre des réformes structurelles pour renforcer les finances publiques, la transparence budgétaire et la gouvernance.

Néanmoins, la hausse des prix à l’importation du pétrole et des denrées alimentaires, dont la RCA est fortement dépendante, pèsera sur les perspectives économiques. Le franc CFA étant indexé à l’euro, les pressions inflationnistes au sein de la RCA restent relativement modérées par rapport à certains pays voisins. La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait suivre le resserrement de la politique monétaire de la BCE et ainsi relever progressivement son taux directeur atteignant 4,5% d’ici fin 2022 et jusqu’à 5,75% en 2023.

En 2023, le gouvernement fera donc toujours face aux défis du rétablissement de la sécurité et de l’intégrité territoriale du pays en plus des pressions inflationnistes faisant suite au conflit russo-ukrainien.

Oubangui Médias, avec Eco matin et Coface