Le Président de la République, Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera, en sa qualité du premier magistrat du Conseil Supérieur de la Magistrature, a présidé le 10 novembre 2022 en la salle de la Cour de Cassation, les audiences solennelles de prestation de serment et d’Installation des Magistrats et Juges près des cours, Conseil d’Etat, Cour de Cassation et Cour des Comptes.

Cette cérémonie a marqué la présence des autorités du pays par ordre protocolaire, les diplomates accrédités près la République Centrafricaine et les membres du corps judiciaire.

Après la lecture des décrets portants nominations ou confirmations aux diverses fonctions sur proposition du ministre d’État en charge de la justice, fait par les greffiers en chef et le réquisitoire du commissaire du gouvernement et le procureur général près la Cour de Cassation, le président de la République  Faustin Archange Touadera a procédé au cérémonial des prestations de serment et d’installation dans la prise de la nouvelle fonction des magistrats et juges.

Dans son discours, le président de la République est revenu à plusieurs reprises sur la question de la justice, de raffermissement de l’État de droit, et de la lutte contre l’impunité et il ne peut atteindre cette vision que grâce à l’engagement des acteurs judiciaires.

Le ministre d’État en charge à la justice, de la Bonne gouvernance, Arnaud Djoubaye Abazene, face à la presse s’en est expliqué: « Pas plus tard que le mois passé, le Président de la République, Chef de l’État qui, a l’occasion de la session de gestion des organes des carrières des magistrats à savoir, le Conseil Supérieur de la Magistrature, la Commission Consultative du Conseil d’État, la Conférence des Présidents, des Procureurs et de la Cour des Comptes, bien voulu promouvoir des vaillants magistrats, dont certains exercent les fonctions de la justice depuis des années, à des postes de responsabilités.  Egalement, il a procédé à l’intégration des jeunes centrafricains qui remplissent les conditions d’être intégrés dans le corps de la magistrature. Et enfin, ceux qui ont valablement marqué l’histoire de la justice de ce pays, c’est à dire les anciens magistrats sont admis à la retraite ».

Pour le ministre d’Etat, c’est bien une étape d’aujourd’hui qui consiste à installer ceux qui ont été promus à des responsabilités, du moins en ce qui concerne les juridictions supérieures, la cassation, le conseil d’État et la cour des comptes.

« Je profite de cette occasion pour lancer un appel patriotique et rappeler aux magistrats nouvellement intégrés, aux magistrats qui ont obtenu des responsabilités et ceux de tous les ordres administratifs et judiciaires de bien vouloir se souvenir de cette journée, de se rendre compte, de donner satisfaction au peuple centrafricain car les attentes sont très énormes »,  a-t-il souligné.

La justice constitue la pierre de touche pour la stabilité d’un Etat. Elle constitue également un vecteur non négligeable de l’amélioration du climat des affaires, pour permettre à quiconque dans le monde de pouvoir investir en Centrafrique, de générer et de créer des richesses et de créer de l’emploi au bénéfice de nos peuples et populations. « Donc, c’est pour dire que le glas de la lutte contre l’impunité, le glas de la justice a sonné au niveau de la République Centrafricaine. La société, le peuple et le monde entier nous observe, au-delà de l’indépendance de la justice, nous, en tant que garants, également par délégation comme le Président de la République qui est le garant, nous veillerons sur la question de la déontologie, qu’il y ait l’indépendance de la justice dans le cadre de la politique sectorielle de la justice, nous veillerons aussi sur la question de redevabilité des magistrats qui sont conscients et seront promus, ceux qui ne comprendront pas que le glas a sonné pour changer le paradigme et qui continueront toujours à rester dans les pratiques du passé, seront sanctionnés de manière sévère », a martelé le ministre d’État en charge de la justice Arnaud Djoubaye Abazene.

Au total 32 magistrats et juges ont prêté serment devant la cour dont 28 hommes et 4 femmes.

Cette prestation se tient dans un contexte où la justice est en marche pour juger les présumés auteurs des crimes et délits dans le pays. Le lundi dernier, la deuxième session ordinaire de la Cour Criminelle a été ouverte et se poursuit à Bangui, afin de juger  des cas de crimes,  de viols, de l’espionnage, de détention illégale d’armes et des munitions de guerres et chasse. Des prévenus sont condamnés mais d’autres sont acquittés. La Cour Pénale Spéciale, avait rendue des décisions en prononçant des condamnations contre les trois éléments de la rébellion Retour Réclamation et Réconciliation (3R) qui ont perpétré des crimes de guerre et crimes contre l’humanité aux villages Koundjili et Lemouna.

Zarambaud Mamadou