Une cérémonie d’échange des vœux, pas comme les autres est prévue le samedi 11 février 2023 au siège de CIVIPOL-RCA à Bangui. Les chefs des départements ministériels de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement Local ; de la Justice, des Droits de l’Humain et de la Bonne Gouvernance et de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, bénéficiaires des projets financés par le 11ème fonds européen de développement ainsi que ceux du Ministère des Finances et du Ministère de la Santé et de la Population seront autour d’une table avec l’Ambassadeur de l’Union Européenne accompagné de ses proches collaborateurs et les équipes des agences d’appui à la mise en œuvre de ces projets à savoir CIVIPOL et ALTAIR.

Cette occasion particulière sera co-présidée par le Ministre d’Etat de la Justice, des Droits de l’Humain,  de la Bonne Gouvernance, Garde des Sceaux Dr Arnaud DJOUBAYE-ABAZENE et l’Ambassadeur de l’Union Européenne en République Centrafricaine, Son Excellence Monsieur Douglas Darius CARPENTER. Dans une ambiance festive et de convivialité, l’Union européenne souhaite  réaffirmer sa volonté et son engagement   pour accompagner le peuple centrafricain dans le processus de reconstruction du pays à travers tous les projets qu’elle finance, notamment le programme  d’appui à la réforme du Secteur de la Sécurité et à la Gouvernance dont les projets sont mis en œuvre par CIVIPOL et ALTAIR.

Les questions de l’état-civil, de la planification du développement, de la mobilisation de recettes et de la couverture de besoin de l’Etat ainsi que le bien être de la population centrafricaine seront au centre de ce partage amical et riche en contenu. Les partenaires européens et les membres du gouvernement centrafricain conviés discuteront des enjeux de ces projets combien importants pour la République Centrafricaine. Il sera question d’évaluer les objectifs stratégiques en lien avec les orientations et attentes du gouvernement afin de permettre le renforcement de l’action publique et contribuer efficacement à la stabilité et à la prospérité de l’Etat.

Alors que l’Union européenne donne des moyens pour la mise en œuvre de ces projets, le gouvernement centrafricain entreprend de mettre en places des stratégies qui le place en première ligne dans la mobilisation de moyens plus conséquents et mieux adaptés afin de planifier le développement du pays.

La base de tout développement repose sur le capital humain et la question de l’état-civil devrait être au centre de toutes les préoccupations dans le processus de planification car dit-on,  « on ne peut mieux servir une population que dans la mesure où l’on en maitrise les statistiques ». Or.  la production de données statistiques et démographiques est essentielle pour définir des politiques d’appui en la matière. Moderniser ce secteur et donner la possibilité au gouvernement de délivrer des actes de naissance aux enfants est la base de tout respect des droits humains. L’acte de naissance, un droit fondamental. A l’échelle de l’individu, il ouvre la voie à une citoyenneté responsable et ouvre la porte au bénéfice des autres droits comme l’éducation, l’accès à l’emploi, le voyage, … Bref, l’avenir du pays en dépend largement.

L’enregistrement des enfants à l’état civil reste un défi majeur en République Centrafricaine : 

Bien que la gratuité ait été acquise pour les enfants nés pendant la période  de la crise (période de 2012 à 2016), et que le nouveau Code de Protection de l’enfant l’offre également pour les déclarations dans les délais, juste dans la capitale, plusieurs centaines de milliers d’enfants ne disposent pas de ce premier document de reconnaissance d’un citoyen. Il y a lieu de rappeler ici que la maitrise des statistiques de l’état-civil est en adéquation avec la bonne projection et la planification du développement d’un pays et que le processus d’état civil doit suivre chaque individu tout au long de sa vie.

En effet, si cette rencontre est organisée sous le signe de la fête et d’échanges de bons vœux pour l’année 2023, elle permettra, de façon informelle, d’échanger sur les priorités 2023 dans le domaine de l’état-civil, de la réforme du secteur de la sécurité et de la mobilisation des recettes par les services de l’Etat Centrafricain. On estime cependant  que les prochaines réunions du Comité de Pilotage des projets européens en faveur des ministères de la Justice des Droits de l’Humain, de la Bonne Gouvernance ; de l’Intérieur et de la Sécurité Publique; de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement Local permettront de valider  les grandes  décisions  sur  les priorités de ces projets en 2023 avec comme maitres mots l’état-civil, la gouvernance et la sécurité.

Les deux composantes du projet d’appui à la modernisation de l’état-civil

Le projet d’appui à la modernisation de l’état civil sera très certainement au centre des échanges de samedi prochain tant la démarche est importante. Pour rappel, il comprend deux composantes : l’appui institutionnel  et l’appui opérationnel pour l’amélioration du système d’état civil. La première composante prend en compte l’appui à la finalisation de la politique nationale de l’état civil, l’appui à la révision des textes et documents règlementaires, l’élaboration de la cartographie de l’état civil dans la zone pilote et le renforcement des capacités des acteurs chargés de la gestion et du pilotage de l’état civil.

La seconde composante, comprend trois types d’activités : la conduite d’une expérience pilote de régularisation et de délivrance d’actes de naissance (stock) et l’accompagnement de l’enregistrement des naissances dans les délais (flux) dont le traitement sera sécurisé (création d’une base de données) ; la réalisation de campagnes de sensibilisation/communication vers la population de la zone d’intervention et la mise en place d’études permettant une meilleure prise en compte des populations vulnérables (pygmées, réfugiés et déplacés) dans l’enregistrement des faits d’état civil. Ces études de terrain pourront être accompagnées d’opération de rattrapage à l’attention de ces populations.

Gageons que la rencontre du samedi 11 février permettra d’aborder les actions menées, cibler le gap et comment lever les goulets d’étranglement des projets financés par l’Union Européenne en Centrafrique.                            Fridolin Ngoulou