L’on dénombre une centaine de déplacés internes suite aux affrontements entre les milices « A Zandé ani kpigbi » et les rebelles de l’UPC de Ali Darass du 7 au 8 août dernier à 14 km de la ville de Obo où au-moins 13 civils ont été tués dont un chef de groupe.

Une information confirmée par la mission onusienne en RCA. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire le mercredi 9 août, le porte-parole de la force le Colonel Abdoulaziz Ouedraogo a martelé que ces combats qui ont eu lieu entre ces milices et les éléments de l’UPC et ont entraîné des déplacements massifs de la population vers les lieux de culte sans donné des chiffres moins encore leurs conditions de vie.

Toutefois, des patrouilles robustes sont menées par des forces de la Minusca présentes à Obo sur les différentes pistes rurales afin de réduire les activités des éléments de l’UPC dans ces zones.

Dans la matinée du jeudi 10 d’août, Oubangui Médias a joint au téléphone un leader communautaire de Obo qui n’a pas souhaité donner son identité. Il parle d’un millier de personnes qui ont fui les exactions de ces hommes en arme pour trouver refuge au centre-ville. Il déplore par ailleurs les conditions de vie de ces populations qui dorment à même le sol dans les lieux de culte et dans des familles d’accueil.

« Ces populations sont dans une condition très précaire à cause de la présence des rebelles de l’UPC aux alentours de Obo. Les gens ne peuvent pas aller au champ ni à la chasse. Ces rebelles sont partout. On ignore encore leurs motivations. Vraiment, nous déplorons cette situation, comme si nous ne sommes pas en terre centrafricaine. Pour l’instant, ces déplacés ne sont pas encore identifiés par des ONG pour avoir un appui alimentaire. Elles ne vivent que des activités champêtres mais pour l’instant, les gens ne peuvent pas se déplacer même pour trouver les légumes sur le marché c’est vraiment difficile », a déploré la source.

Cette situation vient aggraver la souffrance des habitants de cette localité qui éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner en produits de première nécessité. Dans cette ville très éloignée de Bangui et dont la route est impraticable, la population depuis des années  vit dans une situation humanitaire très déplorables.

Notre source demande au Gouvernement de déployer un effectif supplémentaire de FACA dans la préfecture de Haut-Mbomou en vue de mettre hors état de nuire ces bandits de l’UPC.

Il y a quelques mois, lors d’une interview exclusive dans nos colonnes, le Cardinal Dieudonné Nzalapainga avait lancé un vibrant appel à l’assistance humanitaire au profit des habitants des régions du Haut-Mbomou en proie aux violences des groupes armés.

A titre de rappel, les éléments de l’UPC ont fait irruption dans la nuit du lundi à mardi 8 août à 15 km de la ville de Obo sur axe Bambouti et ont tué une dizaine de personne. Informé de ces tueries, des factions de la milice locale « A zandé ani kpigbi », se sont aussitôt déployées sur les lieux du drame où un violent affrontement leur a opposé avec les éléments de l’UPC.

Rappelons qu’au mois d’avril lorsque la milice « A Zandé ani kpigbi » s’est constituée en mouvement d’autodéfense pour défendre le Haut-Mbomou. Ces miliciens déplorent les multiples exactions des éléments de l’UPC de Ali Darass et conditionnent la dissolution de ce mouvement par la présence des FACA dans la préfecture de Haut-Mbomou.

 Pour l’heure Bangui n’a pas encore réagi à cette nouvelle crise qui vient endeuiller ces pauvres habitants à Obo.

                           Christian Steve SINGA