Depuis l’attaque aérienne de l’usine de coton de Bossangoa dans l’Ouham en novembre 2022, fief de François Bozizé, ancien président de la République et commandant en chef du mouvement rebelle la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), Bangui et Ndjamena s’accordent à éloigner François Bozizé de la Centrafrique.  Un sommet tripartite s’est tenu à Luanda, jeudi 9 février 2023 à ce sujet.

Depuis la tentative de prise par la force de Bangui, François Bozizé et ses principaux collaborateurs se sont réfugiés pour la plupart au Tchad, constituant ainsi une menace pour la Centrafrique mais aussi pour le Tchad qui cherche activement une stabilité sécuritaire et politique après le décès du Marechal Idriss Deby Itno, tué sur le champ de bataille par des rebelles.

François Bozizé est soupçonné être derrière la dernière attaque aérienne de novembre 2022 ainsi que plusieurs autres incursions, en le commanditant depuis sa résidence à Ndjamena dans la capitale tchadienne.

La RCA souhaite qu’il soit éloigné loin des frontières centrafricaines et surtout aussi qu’au Tchad, on annonce la création d’une « rébellion sudiste » qui aurait ses bases en RCA.

Le président tchadien de transition Mahamat Idriss Deby Itno et son homologue centrafricain Faustin Archange Touadera ont exprimé la volonté d’éloigner François Bozizé des frontières centrafricaines au bénéfice de la feuille de route de Luanda, signée le 16 septembre 2021 et qui accordait un exil aux leaders du mouvement de la CPC.

« C’est au nom de ce devoir humanitaire et de solidarité et en réponse à la demande de l’Angola qui assurait entre-temps la présidence tournante de la CEEAC, que le Tchad a aussi hébergé des opposants centrafricains sur son sol. Assurance a été donnée par le Chef de l’Etat sur l’entière disponibilité du Tchad à travailler avec les autorités centrafricaines pour trouver les solutions les plus appropriées, qu’il s’agisse de la présence de ses citoyens sur son sol ou d’autres questions touchant la sécurité notamment à la frontière commune. », peut-on lire dans un communiqué de la Présidence tchadienne.

Luanda est devenu une plaque tournante pour la recherche de la paix en République Centrafricaine et pourrait, selon des indiscrétions, accepter la présence de François Bozizé sur son sol, contrairement au Gabon qui aurait rejeté la demande de relocalisation de François Bozizé.

Le Tchad voisin voit en cette initiative l’intérêt de la paix en Centrafrique. Le Tchad qui partage une longue frontière commune avec la Centrafrique, est sollicité à l’effet de donner un coup de pouce au processus de paix en cours, note la Présidence tchadienne.

En effet, plusieurs réunions d’évaluation de la feuille de route de Luanda ont été organisées à Bangui. La dernière date du 8 juin 2022.

Fridolin Ngoulou