Christelle Bénicia Fandoma a réalisé son rêve qui est de devenir journaliste présentatrice. Elle assure au Réseau des Journalistes pour le Droit de l’Homme (RJDH) l’intérim de rédactrice en cheffe adjointe et également déléguée du personnel au sein de cette station radio. Elle s’est entretenue à Dorcas Bangui-Yabanga qui nous relate son parcours.

Passionnée par le métier du journalisme dès bas âge, Christelle Bénicia Fandoma suivais des journaux à la radio et suivais des grandes éditions sur les différentes chaines télé.

« Quand j’étais encore à l’école primaire, je suivais certains grands journalistes et ça m’a donné le gout et l’envie de faire comme eux. Pour ce faire je me suis mise au travail. On faisais des séances de lecture à la maison et aussi à l’église ».

Après son baccalauréat, ses parents lui promettent de l’envoyer étudier à l’étranger, notamment au Maroc afin de réaliser son rêve. Mais faute de moyens, cette promesse ne peut se réaliser. C’est alors que son frère aîné lui apprend un communiqué comme quoi la RCA dispose désormais d’un établissement qui forme des journalistes surplace à Bangui. Ce dernier lui suggère de suivre la formation à Bangui en attendant qu’une occasion se présente pour continuer à l’étranger.

C’est ainsi que Christelle Bénicia Fandoma entre au Département des Sciences de l’information et de la Communication (DSIC) de l’Université de Bangui dont elle ressort avec la licence professionnelle en journalisme.

La suite, c’est elle qui nous la raconte

« Et donc tout en étant passionnée par ce métier de journaliste, j’ai effectué plusieurs stages d’abord au sein de l’environnement médiatique  centrafricain, dans les stations religieuses. J’étais d’abord à la radio Maria, Notre Dame, à la Radio Centrafrique où j’ai effectué un stage de trois mois avant de soutenir ma licence professionnelle. J’étais également à l’Agence Centrafricaine de Presse (ACAP)  ainsi  qu’à la Radiotélévision Scolaire où j’ai effectué mon stage de 1ere année, et me voilà maintenant à la fréquence RJDH ».

Mais selon elle, le début n’était pas facile puisqu’il fallait être accompagné par un journaliste professionnel des différentes rédactions fréquentées lors des stages.

« Après avoir réalisé des interviews, il faut nécessairement revenir à la rédaction reverser le son et faire le traitement sur le logiciel Adobe Audition qui est une application de traitement des sons. Ce sont là les débuts de tout journaliste. J’avais commencé comme simple journaliste : aller sur le terrain toujours assistée d’un journaliste professionnel qui maitrise déjà le terrain, apprendre comment on enregistre le son sur le terrain, comment on reverse et récupère le son sur l’application Adobe avant de procéder à son traitement.  Et petit à petit aujourd’hui je suis devenue présentatrice du journal ».

Grâce aujourd’hui à son courage et dévouement pour ce métier Christelle Bénicia Fandoma a pu atteindre un sommet mais elle ne compte pas se limiter à ce niveau même si les tâches sont lourdes.

 « En tant que présentatrice, rédactrice en cheffe adjointe par intérim et déléguée du personnel, la tâche est immense. Au quotidien l’on doit participer à la conférence de rédaction et c’est obligatoire qu’on propose un sujet et de surcroit la responsable numéro deux de la rédaction c’est obligatoire même si sa nécessite de faire un déplacement sur le terrain auprès des sources, et nous devons toujours  vérifier les sources des informations qui nous parviennent à la rédaction par le biais de nos correspondants ou des personnes de bonne foi et aussi nous contrôlons les sons que les journalistes traitent pour voir si le son cadre avec le papier et aussi pour éviter des dérapages avant de les remettre aux techniciens».

Qu’en est-il pour votre responsabilité de déléguée du personnel ?

En ce qui concerne la tâche de déléguée du personnel, elle joue aussi un rôle capital qui est de défendre les droits et intérêts du personnel au sein de la structure.

« Au quotidien il y a la question des droits, des obligations, des devoirs du personnel qu’ils doivent nécessairement savoir des revendications à chaque fois pendant même que vous travaillez y en a qui peuvent venir vous voir pour se plaindre.

Et c’est à votre tour lors des réunions avec la coordination de remonter la plainte et en discuter avec les membres de ladite coordination sur les différentes plaintes de ces agents. Ce qui, en résumé constitue une lourde tâche qui n’est pas non plus facile à traiter dans une journée.

Il existe une parfaite collaboration entre nous et les collaborateurs puisque ce n’est pas parce que je suis déléguée que je dois les négliger et ce n’est pas une occasion pour moi de les mater ou bien à tout moment de leur crier dessus non. Et moi je pense qu’à ce niveau j’entretiens vraiment des bonnes relations avec mes collaborateurs et ça fait que beaucoup plus c’est l’humilité que je privilégie pour que chacun puisse donner sa contribution à chaque fois.

Donc quand un élément te faire des remarques, pour moi c’est une bonne chose et beaucoup plus au niveau de la hiérarchie c’est les mêmes choses et il faut que ça se passe dans le respect de la vie privée également de tout un chacun.

 Il faut relever le défi 

« On a parlé de 35% quota femme exigé, c’est vrai, c’est une opportunité qu’on nous a donnée. Bien qu’aujourd’hui on n’atteint pas encore ce niveau, mais c’est important de toujours doubler d’effort, de toujours voir le sommet, de se dire à chaque fois j’apprends, je me cultive, en espérant que demain ce soit nous qui relevons le défi. Il y a les femmes ministres de la promotion du genre et autre, pourquoi pas être ministre de la communication parce qu’on en a vu à plusieurs reprises, ce ne sont que des hommes. C’est vrai mais c’est un défi que moi-même je ne lance pas seulement à moi, mais à toutes les femmes journalistes, il faut sérieusement se mettre au travail et de surcroit dans une rédaction mettons-nous dans la tête que nous sommes toujours en compétition avec les hommes.

Et il se limite pas seulement au niveau de la rédaction mais jusqu’à arriver à un niveau élevé.

C’est quand même quelque chose de bien parce que avec à ce qu’on me donne à la fin du mois j’arrive à satisfaire non seulement mes besoins mais de ma famille et de mes parents également ».

Mais en dépit de tout, Christelle Bénicia Fandoma a une vie conjugale : « je vis avec mon mari avec deux filles mais on ne vit pas seulement avec les deux enfants, il y a aussi les tantes et les cadets ».

Dorcas Bangui Yabanga