Au lendemain de la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers, cinq membres du gouvernement ont conféré avec la presse, assistés par cinq autres leaders des centrales syndicales dont celles des transporteurs, des taxis et bus et des mototaxis.

Cette rencontre vise à clarifier les raisons de la hausse des prix du carburant après des échanges avec les responsables syndicaux qui ont approuvé les propositions du gouvernement tout en exigeant la fin des tracasseries routières et les rackettages sur les barrières ainsi que la disponibilité du carburant de bonne qualité dans toutes les stations ainsi que l’harmonisation des frais de transport.

Ci-après les propos du ministre Artur Bertrand Piri dont ses propos ont été recueillis par Oubangui Médias

« Bonjour monsieur le journaliste, nous devons rétablir la vérité. La crise déclenchée en Europe en février 2022, a perturbé le circuit d’importation et de distribution des produits pétroliers en Afrique et particulièrement en République Centrafricaine. Du coup, les commandes qui ont été lancées pour ravitailler la République Centrafricaine n’ont pas été honorées effectivement par les marqueteurs.

Les marqueteurs se trouvent en face d’une augmentation anarchique alors qu’ils avaient déjà passé des commandes payées. Du coup, nous nous sommes retrouvés face à la pénurie en République Centrafricaine, pratiquement plus de produits sur le marché.

Qu’est-ce que le gouvernement a fait ?

Nous avons tenté des solutions mais en vain. Alors, nous avons mené la réflexion. Il faut noter que les prix à la pompe sont restés inchangés depuis plusieurs années face à l’augmentation anormale au niveau du marché. Là, il faut prendre une décision. Je note deux points : La fiscalité pétrolière et la subvention des prix par le gouvernement.

Les recettes mobilisées sur la vente des hydrocarbures varient entre un milliard 800 millions de FCFA et deux milliards de FCFA par mois. Mais depuis le déclenchement de cette crise, l’État ne mobilise plus ces ressources financières. Deuxièmement, l’État continue à subventionner les prix à la pompe. Concrètement, sur un litre de Super que quelqu’un achète à la pompe, l’État débourse près de 500 FCFA. Sur un litre de pétrole lampant acheté à la pompe, l’État débourse un peu plus de 600 FCFA et sur un litre de gasoil à la pompe, l’Etat débourse un peu plus de 500 FCFA. Donc, il y a deux problèmes. L’État ne perçoit plus les recettes sur la vente du carburant mais c’est l’Etat par contre qui subventionne.

Aujourd’hui depuis 2019, l’État ne bénéficie plus des aides budgétaires et le gouvernement est en difficulté. Que faut-il faire ? L’État doit continuer à payer régulièrement le salaire, les pensions, les bourses. L’État doit continuer à faire fonctionner les services de l’administration, les services sociaux dont les  hôpitaux, les écoles. C’est pourquoi, nous avons juste rétabli les vrais prix des produits pétroliers dans le pays qui sont homologués : 1300 FCFA pour le Super, 1150 FCFA pour le pétrole lampant et 1450 FCFA pour le gasoil.

A partir de ces prix, quels sont les avantages ?

Les avantages ce que les marqueteurs vont vendre aux prix réels du marché pour avoir leur marge et auront des moyens pour importer des produits et distribuer à la population Centrafricaine. Deuxièmement, l’État va effectivement percevoir les taxes sur la vente des produits pétroliers. J’ai estimé entre un milliard 500 millions à deux milliards 500 millions de FCFA par mois que l’État va effectivement encaisser ces ressources pour lui permettre d’assumer convenablement ses missions. Troisièmement, les prix étant rétablis au niveau de la pompe, nous avons décidé d’interdire les importations dans des fûts, qui sont des produits de mauvaise qualité, stockés dans des conditions incertaines de sécurité causant des dégâts, d’incendies des biens des personnes dans les quartiers. Pendant les forts moments de crise du carburant, nous avons délivré des autorisations spéciales d’importations à certains compatriotes qui malheureusement, importent des produits de mauvaise qualité qui nous causent des dégâts sur le matériel roulant et les maisons. C’est pourquoi nous avons aussi décidé de suspendre totalement ces autorisations spéciales.

Je profite de votre micro pour remercier infiniment les partenaires sociaux qui sont les centrales syndicales  dont le syndicat des transporteurs qui ont accepté nous accompagner, qui ont compris qu’en prenant cette décision, nous sommes en train de rétablir les réalités des prix à la pompe, permettant d’avoir des produits de bonne qualité  mais également de sécuriser les moyens roulant des transporteurs et particuliers.

Merci »

Fridolin Ngoulou