Des multiples crises militaro-politiques que le pays a traversées affectent négativement tous les secteurs. Fin 2020, un groupe de rebelles a été mis sur pied coordonné par l’ancien président François Bozizé. Cette nouvelle coalition met en difficulté la sécurité malgré certains efforts consentis par le gouvernement et des autorités militaires de mettre hors d’état de nuire ces groupes armés, l’on enregistre ces derniers temps, une recrudescence des attaques armées à l’intérieur du pays contre les FACA, les forces alliées, les forces onusiennes de la Minusca et la population civile.

De la Vakaga à Bamingui-Bangoran en passant par l’Ouham et la Ouaka, les assauts ciblent principalement les militaires centrafricains. Plusieurs combats ont opposé ces  trois derniers mois les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) aux rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé dans plusieurs localités de la Centrafrique. Ces attaques armées visent souvent les positions des éléments des Forces Armées Centrafricaines et leurs alliés russes. Ce phénomène interpelle les autorités du pays qui appellent à la levée totale de l’embargo sur les armes au profit des FACA.

A titre d’exemple, le 4 avril dernier, les combattants de la CPC ont pris d’assaut une base des FACA et leurs alliés russes à Bossemptélé dans l’Ouham-Pendé et au lendemain un convoi des FACA est tombé dans le filet de ces bandits de grand chemin au village Boganda sur l’axe Boda, où deux éléments des FACA ont été tués et plusieurs autres blessés.

Signalons qu’en mars dernier, les attaques des rebelles ont visé deux postes des FACA à Wawa dans la Ouaka et à Markounda dans l’Ouham-Fafa. Ces attaques ont couté la vie à trois militaires centrafricains. Des attaques à la bombe avec l’utilisation des drones et engins explosifs assortis d’enlèvements, donnent un nouveau visage aux modes opératoires de la CPC. On peut également noter la prise en otage des vingt militaires centrafricains à Sikikedé dans la Vakaga le 14 février dernier qui sont libérés le 2 avril suite à des âpres négociations menées par le Comité International de la Croix Rouge (CICR).

Face à ces regains de tensions, le président de la République Faustin Archange Touadera a dénoncé lors de l’anniversaire de l’an deux de son deuxième quinquennat, des attaques lâches et terroristes contre des populations civiles. Une situation sécuritaire qui préoccupe les autorités centrafricaines qui ne cessent de dénoncer le maintien de l’embargo sur les armes en faveur des Forces Armées Centrafricaines qui selon lui, est injustifié.

Le Chef de l’Etat Centrafricain a aussi dénoncé le fait que la crise centrafricaine soit entretenue par des puissances obscures qui en tirent profit, en pillant les ressources naturelles du pays à travers les groupes armés.

Aujourd’hui, les violences dans le pays trouvent leur raison d’être la course aux mines d’or. Les ressources minières du pays continuent de financer les actions des rebelles dans le pays, au vu et su de la communauté internationale qui peine à appliquer des sanctions contre les principaux leaders de ces groupes armés, qui aujourd’hui séjournent gracieusement dans certains pays africains sans qu’ils ne soient inquiétés.

Dans plusieurs rapports des organisations internationales, les rebelles vivent encore grâce aux mines du pays. C’est la raison pour laquelle, ils s’attaquent aux forces loyalistes qui reprennent les sites miniers pour permettre au gouvernement de les attribuer aux investisseurs qui sont aujourd’hui intéressés aux ressources naturelles de la RCA.

Au regard de cette situation sécuritaire très préoccupante, la RCA est-elle prête à sortir de ces situations ?

Certains analystes de la vie politique estiment qu’au-delà des multiples dialogues et fora entre les groupes armés qui n’accouchent aucun résultat, il est nécessaire de faire des états généraux du secteur de la défense même-si la levée totale de l’embargo parait aussi nécessaire.

Ces états généraux permettront aux autorités militaires de découvrir certains maux qui minent la performance des FACA sur le terrain.

Aujourd’hui, l’armée est sous équipée, mal entretenue sur le terrain à cause de certaines personnes qui sont chargées de gérer les biens de l’Etat. Des Etats Généraux de l’armée, tels que souhaités par les participants au dialogue Républicain de l’année dernière serait l’une des solutions de sortie de crise de la RCA.

                                                                                                                 Alexis Ngbodo