En mi-décembre 2021, Bambari, chef-lieu de la Ouaka et ses environs ont été secoué par des conflits armés. Ces événements qui selon plusieurs sources ont été provoqués par les Anti-Balaka et ont conduit à l’assassinat de Didier Wangaï, l’un des bras droit de Ali Darassa. Ces faits ont alors plongé le village Boyo et Tagbara dans une situation d’urgence humanitaire.

Pour avoir une idée précise sur les faits et toucher du doigt le vécu des populations de ces localités, Denise Brown, Coordonnatrice humanitaire en Centrafrique a effectué une visite de travail dans ces lieux. L’objectif est de rencontrer les autorités administratives, religieuses et toutes les couches sociales, d’échanger avec elles afin de connaitre leur vrai besoin en caractère humanitaire et de voir comment y faire face.

A son retour de cette mission, elle a accepté de répondre aux questions des professionnels des médias : « Il y a différents éléments  armés qui sont entrés à Boyo et il y a des allégations d’assassinat. Il y a des maisons détruites, des matérielles pour la saison agricole et des stocks des semences volés. Nous avons constaté aussi que l’école n’est pas fonctionnelle depuis deux ans à cause de l’insécurité. Le centre de santé fait face à un sérieux problème de médicament aussi, la sécurité n’est pas encore totale dans ces localités, donc il y a sérieusement du travail à faire », a-t-elle indiqué.

Ces situations montrent combien de fois les défis sont énormes et demandent une assistance humanitaire comme le souligne Denise Brown : « Le message de la population est que l’on reste à ses côtés. La Minusca a déployé le contingent Népalais qui a fait un excellent travail en gérant une situation de conflit extrêmement compliquée tout en protégeant la population ».

Toutefois, Denise Brown affirme que : « Les civils ne font pas partie du conflit. Parfois quand les éléments armés entrent dans les localités, certains civils sont devenus des cibles à cause de leur appartenance à une communauté. Ceci est contraire au principe du Droit International Humanitaire. Il est alors important de  respecter les civils et les laisser en dehors du conflit ».

Sachant que les populations dans ces localités sont majoritairement des agriculteurs, leur besoin immédiat s’inscrit dans ce sens : « Le besoin immédiat c’est un appui agricole. C’est la saison des maraichers mais ils n’ont plus de semences, ni des outils car tout a été brulé ou volé. Nous avons discuté avec les responsables des ONG humanitaires et nous espérons que cela va aller loin. Nous allons donc travailler ensemble pour un appui au niveau d’investissement agricole pour que d’ici six (6) mois, ils seront autonomes. En matière de la  santé, nous savons que le ministère de la santé publique et de la population va s’en charger et nous souhaitons la même chose du coté de système éducatif », ajoute-t-elle.      

En effet, les conflits armés ont fragilisé la situation humanitaire en Centrafrique. Plusieurs cas d’urgence humanitaire ne cessent d’être enregistrés. Tel est le cas présentement aux villages Boyo et Tagbara qui ont été cibles des attaques armés en mi-décembre dernier. A en croire Denise Brown, ces conflits ont fait naitre des cicatrices tant physiques et psychologiques. C’est dans ce contexte que l’on doit impliquer l’appui considérable des autorités religieuses et sociales afin de contribuer au rétablissement moral et à l’apaisement des chœurs.

Brice Ledoux Saramalet