Un mois après le renouvellement de l’embargo sur les armes à destination de la Centrafrique, imposé par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, des voix continuent de se faire entendre pour demander la levée totale dudit embargo qui constitue un obstacle aux opérations des FACA.
Des jeunes se sont encore retrouvés ce 04 septembre 2021 au centre-ville de Bangui pour réclamer la levée de l’embargo sur les armes à destination de la Centrafrique. En effet, il s’agit de l’Association de la Jeunesse Centrafricaine pour le Développement (AJCD), qui s’est jointe aux multiples autres organisations afin de mener des actions dans l’optique d’obtenir la levée de cet embargo qui remonte au 2013 avec l’avènement des rebelles de la Séléka contre le régime de l’ancien chef de l’Etat François Bozizé.
A la question de savoir pourquoi une manifestation de ce genre juste un mois après la prolongation pour une durée d’une année de cet embargo, l’un des manifestants a répondu qu’il faut commencer les manifestations dès à présent afin de montrer la position des centrafricains aux membres du Conseil de Sécurité de l’ONU et, cela n’a rien à avoir avec une manipulation.
« Les forces nationales sont toujours bloquées à cause de cet embargo. De manière unanime, nous réclamons la levée totale de l’embargo car, des casques bleus de la Minusca ne sont pas toujours à la hauteur de protéger le peuple Centrafricain. Suite aux multiples crises militaro-politiques imposées par l’occident à la RCA, le Conseil de Sécurité, constitué en majeure partie de ces pays occidentaux a trouvé du prétexte pour mettre le pays sous sanction, interdisant l’acquisition des armes. Il est grand temps que cet embargo soit levé », a déclaré Thaddée Keloye, secrétaire général de cette association.
Pour lui, « Nous nous sommes rendus compte que le peuple Centrafricain réclame la levée sans condition de l’embargo qui selon nous ne sert plus à rien. D’ailleurs, c’est un blocus pour le pays ». Selon les manifestants, Il n’y a aucune raison valable pour que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies puisse prolonger cet embargo d’un an sur la RCA.
Aujourd’hui, après la campagne de la reconquête du pays par les forces armées centrafricaines et leurs alliées russes, rwandais et les soldats de la Minusca, une accalmie règne sur presque toute l’étendue du territoire et le gouvernement a repris le contrôle de plus de 80% du pays. Les FACA, les gendarmes et les policiers sont aussi déployés dans les villes de provinces. Alors, ces jeunes pensent que cet embargo ne profite qu’aux groupes armés qui clandestinement ne cessent de se ravitailler avec des armes lourdes.
Le Conseil de Sécurité a prolongé le 29 juillet dernier l’embargo avec l’assouplissement des sanctions. Cela a permis la livraison officielle des armes à la RCA à l’exemple des mortiers de 60 mm et des munitions spécialement conçues pour ces armes. Cet allègement est interprété de manière différente chez les centrafricains. Si certains pensent que c’est déjà une opportunité, d’autres disent que c’est de la pire moquerie car les mortiers qu’utilisent les groupes armés sont plus sophistiqués.
La RCA a déjà totalisé huit (08) années sous la sanction de l’ONU à travers ledit embargo. Durant toutes ces années, le pays continue de faire face à une réelle insécurité. Une situation qui oblige le pouvoir de Bangui de tout mettre en œuvre pour favoriser le retour de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire en faisant appel aux forces bilatérales.
Rayms Yanguere
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