En prélude des élections locales qui se préparent pour le deuxième trimestre de 2023, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme en Centrafrique (RJDH-RCA) sensibilise une trentaine des journalistes sur les messages de haine. Ceci, à travers un atelier de deux jours organisé en collaboration avec la division des droits de l’homme de la Minusca.

Du 6 au 7 janvier 2023 en la salle de conférence du centre Saint Jean XXIII, s’est tenu un atelier portant sur la prévention des messages de haine. L’objectif est d’une part de permettre à ces derniers de prêter une attention particulière dans le traitement de leurs informations afin d’éviter de propager des messages de haine, surtout pendant la période des élections locales et municipales qui  semble être une période très sensible et mettre en place des points focaux qui peuvent identifier les messages pendant cette période déterminée afin d’établir un rapport à la coordination. A base du rapport, des actions seront menées auprès du Haut Conseil de la Communication pour d’éventuelles mesures.

Brice Dieu-Béni Dingoté, coordonnateur du RJDH-RCA explique la portée de cette activité : « Nous voulons attirer l’attention des professionnels de medias sur le fléau qui est en ce moment en vogue sur toutes les espaces médiatiques, notamment Facebook, les radios, et les articles de presse qu’il y’ait des informations  dont on ne peut pas connaitre les sources et qui ont tendance à créer des troubles dans la société. Nous voulons juste attirer l’attention des journalistes pour qu’ils identifient ces genres de message et écrire des articles de riposte ».

Cependant, malgré la sensibilisation à la lutte contre la désinformation en Centrafrique, force est de constater que sur les réseaux sociaux, les messages de haine et de toute catégorie d’intox perdurent. La situation n’a quasiment pas changé. Pour des élections municipales et locales, il faut continuer de sensibiliser la population sur le danger des discours de haine, former les journalistes aussi à diffuser ou publier des messages d’apaisement.

Michael Bangala, l’un des participants audits atelier est fier de ce qu’il a appris durant les jours. Il témoigne : « Je voudrais d’abord remercier le RJDH-RCA qui a organisé en partenariat avec la division des droits de l’homme de la Minusca cet atelier qui nous a permis d’être éclairés sur les messages de haine et la rumeur. Nous sommes aujourd’hui en mesure de faire la différence entre l’information qui a une source connue, un contexte déterminé, une cible bien connue avec un impact considérable contrairement à la rumeur qui n’est rien d’autres que des bruits qui courent de la bouche à l’oreille. On ne connait pas la source d’une rumeur, sa véracité est tendue et elle meurt quand elle rencontre la vérité. Je suis très satisfait d’être aujourd’hui un moniteur, car ce que j’ai appris me permet d’aller faire le monitoring sur le terrain c’est-à-dire apprendre aux gens la différence entre la rumeur et les messages de haine et comment les identifier ». 

Entretemps, six points focaux sont installés dans quelques rédactions pour l’identification des messages de haine sur les réseaux sociaux. Ces derniers sont alors chargés de faire des rapports concernant la situation des messages de haine à la coordination.

Belvia Esperance Refeibona