Question à deux balles mais question profonde. Elle avait déjà été posée par Nathanaël à Philippe dans l’Évangile de Saint-Jean lorsque ce dernier enthousiaste lui déclara qu’il venait de rencontrer, en parlant de Jésus-Christ, celui dont Moïse et les prophètes avaient parlé. Et Nathanaël, sceptique, un brin arrogant, de répondre : « peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth »?

Bien évidemment, cette question anodine en apparence est un condensé de préjugé, de mépris, de sous-estimation et de la condescendance à l’égard de l’autre, du voisin, de l’étranger bref de l’hétérochtone. Le racisme et le tribalisme y puisent leurs nutriments.

Mon propos n’est pas de faire l’exégèse de ce passage biblique encore moins de commenter la rivalité légendaire entre Galilée et Jérusalem. Mon propos est simplement de montrer que dans cette guerre hybride imposée à la République centrafricaine, notre pays qui est déjà victime de la stratégie du chaos, ne lutte pas à armes égales avec certaines puissances. Loin s’en faut.

Celles-ci, comme on peut aisément s’en rendre compte, contrôlent tous les canaux de communication, tous les grands organes de presse, toutes les grandes radios et télévisions, tous les grands sites internet, etc. En plus, elles peuvent à loisir commanditer des enquêtes aux résultats tronqués et payer des experts-maisons qui vont distiller des éléments de langage relayés tambour battant dans les grandes institutions internationales en même temps que les opérations coups de poing des groupes armés se multiplient sur le terrain. Comme par hasard.

Toute cette propagande grandiloquente avec autant de débauche d’énergie, du temps, de moyens et d’argent ne vise qu’un seul objectif : salir la République centrafricaine pour mieux l’affaiblir, diaboliser les institutions républicaines, minimiser les réussites pour fragiliser le régime. Pour in fine…..

Alors je reviens à la question de départ : quelque chose de bon peut-il venir de la République centrafricaine ? Bien sûr que oui. N’en déplaise à certains. Notre pays n’est ni meilleur ni pire que les autres pays d’Afrique. Il a parfois le coup de génie de quelques réussites spectaculaires mais souvent hélas il a aussi connu des échecs retentissants. Mais de grâce, cessons cette tendance morbide au masochisme par auto-flagellation.

Alain Lamessi