Dans le cadre de suivi et évaluation des projets et financement que la Banque mondiale accorde à la République centrafricaine, les organisations de la société civiles souhaitent apporter leur contribution à l’édifice. A cet effet, les acteurs de ces organisations se sont réunis le 17 février 2022 afin de débattre de ce sujet avec l’équipe de la Banque mondiale en RCA.

En effet, plusieurs voix ne cessent de se faire entendre pour décrier la mauvaise gestion des projets et la mauvaise gestion des financements que la Banque mondiale octroie à la RCA. Le constat a montré que parfois, le gouvernement qui reçoit les financements et assure la mise en œuvre des projets, présente parfois des résultats non escomptés. Ceci au détriment des populations qui sont les premières bénéficiaires.

Cette situation a sans doute interpellé les acteurs des sociétés civiles qui veulent enfin être associés dans les procédures jusqu’à la réalisation des prochains projets.

C’est dans cette optique que lors de sa visite de travail en Centrafrique, le Directeur Général Adjoint de la Banque mondiale Ousmane Diagana a pu rencontrer certains membres des sociétés civiles qui lui ont présenté la situation. Pour ces derniers, il s’avère important que les organisations des sociétés civiles aient l’œil sur la gestion de ces financements. Mais, dans le Banque, un tel fait n’a jamais eu lieu du moment où la Banque mondiale traite toujours directement avec le gouvernement.

Cependant, vue l’importance et l’ampleur de la situation, Ousmane Diagana a pu donner quitus au représentant pays de la Banque mondiale en RCA Han Fraeters d’organiser un échanges avec les acteurs OSC, pour définir dans quelle mesure, l’initiative qu’ils ont lancé peut aboutir à une fin positive.

C’est dans cette lancée que 80 organisations des sociétés civiles ont échangé le 17 février 2022 à Bangui, avec l’équipe de la Banque mondiale afin de définir ensemble, le schéma directeur de ce partenariat.

« Dans le cadre de la gouvernance démocratique, la société civile doit jouer son rôle, c’est ainsi que nous avons demandé qu’il y ait un échange avec la Banque mondiale. Cela va nous permettre de savoir les objectifs de ses projets et s’il y a des contraintes qui sont liées peut-être à des facteurs sociaux ou politiques, la société civile doit accompagner ces programmes à travers des plaidoyers » a expliqué Lina Ekomo, l’une des leaders des associations des sociétés civiles en Centrafrique.

« Notre rôle n’est pas de prendre la place du gouvernement mais plutôt de l’accompagner dans la gestion des choses publiques afin que la population soit satisfaite », a-t-elle précisé.

A en croire la même source, les OSC ont plusieurs fois fait des propositions à l’endroit du gouvernement pour discuter de ce sujet, mais il y a toujours une réticence de la part des autorités nationales.  C’est devant ce manque de volonté politique que ces acteurs sont obligés de passer à la vitesse supérieure. Toutefois, elle reste optimiste que l’initiative enclenchée par les OSC sera bien comprise par le gouvernement centrafricain car, cela s’inscrit dans l’intérêt du peuple.

De manière précise, les objectifs proposés pour le cadre de cette discussion avec la Banque mondiale se résume à :

Créer un espace commun où la Banque mondiale et les OSC peuvent s’engager activement et continuellement l’une envers l’autre afin de partager les connaissances et les leçons apprises.

Créer un lieu où les OSC peuvent apporter leur analyse et leurs perspectives sur le développement du pays pour que la Banque mondiale soit mieux informée de leurs perspectives sur les défis du développement du pays.

Créer des opportunités pour que les OSC puissent mieux comprendre la Banque mondiale et comment elles peuvent s’engager.

Il faut noter que la Banque mondiale est l’un des premiers partenaires privilégiés du gouvernement centrafricains en matière de financement. Dans ce contexte, la Banque mondiale est en train de développer une stratégie en Centrafrique dont le premier centre d’intérêt porte sur : «  capital humain et connectivité pour stimuler la stabilisation, l’inclusion et la résilience », et le second se focalise sur : « la gestion économique et gouvernance améliorée pour renforcer la légitimité de l’État et favoriser la croissance ».

Brice Ledoux Saramalet