La journée de l’enfant africain est commémorée le 16 juin en Centrafrique autour du thème : « La protection des enfants de la rue ». La Fondation Voix du Cœur qui prend en charge les enfants de la rue, a abrité une activité culturelle en vue de cette célébration. Une initiative de l’ONG Plan International en collaboration avec RENAPEF, des organisations qui œuvrent pour les droits de l’enfant.

La journée de l’enfant africain est une journée internationale organisée chaque année depuis le 16 juin 1991 par l’Organisation de l’Unité Africaine, actuelle Union Africaine, en souvenir du massacre de centaines d’enfants à Soweto en Afrique de Sud par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976.

Le thème retenu cette année pour le Centrafrique est  la protection des enfants de la rue. A cet effet, Belvia Padoundji, directrice de la Fondation Voix du Cœur qui enregistre une soixantaine d’enfants de la rue nous parle du traitement des enfants par cette fondation : « Nous célébrons cette journée en faisant allusion en ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Aujourd’hui, nous œuvrons auprès des enfants de la rue parce que nous constatons que ces enfants sont marginalisés. Ils sont mis à l’écart et on ne les traite pas avec soins. C’est pour cette raison que la Fondation récupère ces enfants pour les rééduquer ».

Les enfants récupérés de la rue sont soumis à des formations professionnelles diverses et d’autres à des cours d’alphabétisation selon la même source : « Quand nous récupérons les enfants de la rue, nous leur faisons de l’alphabétisation et la remise à niveau. Nous avons 3 salles de cours à notre disposition et d’autres sont en construction. Si nous voyons que l’enfant à l’âge d’aller à l’école, nous lui attribuons un niveau avec le concours des spécialistes qui font la remise à niveau, ensuite les envoyer dans des écoles de la place. Mais ceux qui ont dépassé l’âge scolaire, nous leur proposons des formations professionnelles. Et c’est eux-mêmes qui choisissent et on les envoie dans les centres pour la formation professionnelle », a ajouté la directrice.

Jems Mayo, l’un des enfants pris en charge par la Fondation Voix du Cœur témoigne son passage dans cette organisation et, exhorte les autorités à travailler dans le sens de la paix. « Je suis Jems, élève en classe de 5e au lycée FATEB. J’ai perdu mes parents en 2013 dans la guerre et j’ai dû sortir dans la rue parce qu’il n’y avait personne pour s’occuper de moi. Mais, la Fondation m’a récupéré et m’a remis à l’école. Aujourd’hui, je suis une autre personne que celle que j’étais avant », a-t-il témoigné.

Ils sont encore très nombreux à gagner leur vie en passant par cette Fondation qui dispose des moyens limités pour venir en aide à tous les enfants de la rue à Bangui.

Au-moins une centaine d’enfants passent de temps en temps pour se soigner ou pour manger à la Fondation. L’ONG Plan International profite de cette journée commémorative pour offrir quelques kits à la direction de la Fondation. Ces kits sont composés des ballons, des tenues de sport  et autres pour aider la fondation à mieux encadrer ces enfants de la rue.

La Centrafrique dispose d’un Code de protection de l’enfant. Mais, des milliers d’enfants vivent encore dans des conditions très pénibles. D’autres mineurs restent enrôler dans les rangs des forces et des groupes armés et vivent une précarité sur les sites des déplacés.

Belvia Espérance Refeibona