Voté par le Conseil de sécurité des Nations-Unies au lendemain du coup  d’État de la rébellion de la Séléka dirigée par Michel Djotodia contre le régime de François Bozizé le 24 mars 2013, l’embargo sur les armes en destination de la Centrafrique demeure encore jusqu’à ce jour.

Cependant, plusieurs centrafricains et certaines organisations de la société civile trouvent cela injuste.

En effet, depuis le retour à l’ordre constitutionnel par l’accession au pouvoir du président Faustin Archange Touadera par la voie des urnes en 2016 puis en 2020, plusieurs personnes trouvent paradoxal le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU prive l’armée centrafricaine de se doter en armement. Cette question ne cesse de couler l’encre et salive.

A cet effet, la plateforme « Génération consciente » qui est membre des organisations de la société civile a décidé de briser aussi le silence pour demander la levée pure et simple de cet embargo qui pèse sur le pays. Lors d’une conférence de presse animée le lundi 19 juillet 2020 à Bangui, la plateforme « Génération consciente » par la voix de son coordonnateur Alain De-Komah Patrick n’a pas mâché de mot pour demander à ce que ledit embargo soit levé 

: « Les bandits utilisent par exemple des mortiers mis sous embargo par le conseil de sécurité de l’ONU tandis que l’armée centrafricaine est désarmée devant eux. A cet égard, au nom du peuple centrafricain et des 60 organisations de la société civile qui composent la plateforme « Génération consciente », nous vous demandons de ne pas prolonger cet embargo injuste et de nous donner l’opportunité de défendre nous-même notre patrie », a-t-il lancé directement au Conseil de Sécurité de l’ONU.  « Les militaires centrafricains bien armés est une garantie de notre sécurité et de notre prospérité. Le peuple a le droit de se défendre. Alors, personne ne devrait nous priver de ce droit ! Nous avons le droit de vivre ! »  Martèle-t-il. 

Alain De-Komah espère que les différents plaidoyers et lobbying menés par les nombreuses organisations nationales n’accoucheront pas d’une souris : « Depuis 2016, le président démocratiquement élu Faustin Archange Touadera est au pouvoir, sa légitimité n’est pas remise en cause par la communauté internationale. Le pays poursuit une politique cohérente d’instauration de la primauté du droit et de l’ordre public. Au nom de la souveraineté de notre nation, nous osons croire que nos cris de détressent seront écoutés par le Conseil de sécurité de l’ONU ».

Cependant, les FACA, reformées par les instructeurs européens notamment EUTEM- RCA et plus tard par les instructeurs russes ont lancé une contre-offensive afin de reconquérir les villes qui étaient sous-contrôle des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement qui ont attaqué Bangui en janvier 2021. Les exploits des FACA ont redonné la confiance entre l’armée et le peuple centrafricain. Nous précisons que, selon les membres de la plateforme «Génération consciente », les centrafricains ne perdent pas de  l’espoir et vont continuer la lutte jusqu’à la levée définitive de cet embargo. 

Brice Ledoux Saramalet