La vie à Birao est si difficile que l’on croirait vivre dans une prison à ciel ouvert. Dans  cette ville, il n’y a pas de route, aucune certitude sécuritaire en plus du coût de vie très élevé suite à la crise au Soudan. Cette contrée de la RCA très évincée de la capitale Bangui à plus de 1.400 km avec une communication difficile par voie routière. De retour d’une mission, Oubangui Médias déplore la situation.

Rien ne  va Birao ! Une ville qui manque dentout où les hôtes ont tout une panoplie de difficultés à s’installer, se nourrir, se distraire etc. à cause du mode de vie des habitants qui n’a quasiment pas changé. Officiellement, il n’y a aucun endroit (hôtel où résidence) pour les passagers ou encore moins pour des personnalités qui désirent passer un séjour à Birao.

La crise au Soudan qui est un pays voisin de la Vakaga et donc proche de Birao est venue compliquée la situation économique à Birao. Vu que ce dernier se ravitaille par le Soudan et le Tchad. Ce qui entraîne une inflation démesurée des prix sur presque tous les produits en provenance du Tchad et du Soudan. Un petit morceau de savon coûte 500 FCFA, le sac de sucre 50 kg coûte 140.000 FCFA et le bol 8000 FCFA. L’huile, l’oignon, l’ail et tout ce qui va avec coûte aussi cher et parfois introuvable sur les marchés. Par conséquent, les mets de Birao deviennent  également compliqués.

Parlant des routes, il n’y a pas de bonne route dans toute la Centrafrique et encore moins à Birao. Pas de  bonne route pour la circulation d’abord dans le centre Birao et ensuite dans ses alentours. Les voies donnent l’impression que  depuis l’indépendance de la RCA à ce jour, aucune entreprise n’a mis pied dans cette partie du pays pour un quelconque travail de réhabilitation des routes. L’exemple palpable est celui de la voie qui mène de Birao à Amdafock. La distance entre ces deux villes est de 64 km. Mais il a fallu 3 jours et  2 nuits aux convois humanitaires qui assurent le transport des réfugiés soudanais pour arriver à Birao avec tant de peines. Aucune civilisation à Birao, pas d’électricité, pas de confort et tous les agents de l’État envoyés à Birao s’en plaignent !

Pour cette grande ville qui compte plus de 14.000 habitants selon le dernier recensement de 2014 (cf Google), il n’y a pas assez d’école pour l’éducation des enfants de cette localité. D’ailleurs, les instituteurs qualifiés ne sont pas nombreux pour dispenser des enseignements de qualité aux enfants. L’école du Centre Birao n’a que deux bâtiments de deux salles de classe pour un cycle complet au niveau primaire. Et le lycée de Birao se trouve également dans cette même posture.

Quant à la sécurité, n’en parlant pas. Selon des sources que nous avons croisées surplace à Birao, tous les habitants détiennent chacun une arme chez lui à la maison. Et donc pour un oui ou pour un non, les gens peuvent s’entre-tuer et se faire du mal quand ils ne sont pas d’accord sur quelque chose. Malgré tout, les autorités administratives rassurent qu’il y a de la sécurité pourtant la réalité en est une autre.

La porosité des frontières entre le Tchad et le Soudan où il n’y a d’ailleurs pas une présence des forces de défense et de sécurité, laisse le champ libre à la vente illicite des armes qui devient un business des plus forts à Birao. Des efforts sont en train d’être faits et méritent d’être félicités mais il faut avouer que beaucoup reste à faire pour la Vakaga car toutes ses périphéries sont menacées d’insécurité.

L’armée déployée dans cette région se bat ongle et bec pour rétablir la sécurité mais bloquée par des moyens logistiques.

 Il est important de noter que notre présence à Birao est marquée par une stupéfaction ! Il y’a tant de choses à dire sur la Vakaga, une partie du pays où les habitants souhaitent aussi jouir de la vie. Mais Hélas ! L’État Centrafrique doit multiplier les efforts pour garantir une meilleure condition de vie aux habitants de cette localité.

Les difficultés dans les villes du nord notamment à Birao étaient prises comme prétexte pour les rebelles de la Seleka de renverser le pouvoir de l’ancien général d’armée François Bozizé.

Mais, les gouvernements ont tenté aussi en vain pour travailler les routes. Les rebelles empêchent toujours et pillent les installations des travaux de la route.

Les travaux de reconstruction de la route Ndele-Birao ont été lancés mais les attaques armées ont complètement bloqué son avancement. Puisqu’on dit souvent que c’est la route qui fait le développement, tant qu’une bonne route ne desserve pas Birao et les autres villes de la Vakaga, le peuple doit encore des décennies de souffrance. Tant qu’on ne mettent pas fin avec l’appui de la population au phénomène des groupes armés, les efforts seront vains.      Belvia Espérance Refeibona