L’affiche du second tour des législatives dans la deuxième circonscription du 2e arrondissement de Bangui renvoyant au ballotage deux candidats majeurs, Mathurin Massikini, du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) et Maxime Balalou, du Mouvement Cœurs-Unis (MCU), s’annonce d’ores et déjà rude et tendue.

Alors que le RDC ne veut pas perdre la 2e circonscription du 2e arrondissement, son giron électoral, le MCU se tient en embuscade pour la lui ravir. A ce stade, seuls les jeux d’alliance pourront départager les candidats en lice et visiblement influents dans cette circonscription que le RDC avait récupérée en 2015, après qu’il l’ait perdu près de dix ans.

Mathurin Massikini maintient la tête avec 33,55% dans ce fief du RDC mais tout reste à jouer et Maxime Balalou veut vaincre le signe indien avec 24,17 % des voix. Cette posture le place comme une menace non négligeable pour le RDC.

Mais la succession d’un certain nombre de faits met aujourd’hui Maxime Balalou en difficulté. D’abord, le 12 décembre 2020, ce, à l’ouverture de la campagne électorale, un véhicule d’un particulier, mis à la disposition de son équipe de campagne est impliqué dans un accident grave dans le 2e arrondissement de Bangui. Plus de cinq personnes sont blessées et prises en charge par le candidat Maxime Balalou.

Cet accident a provoqué la casse des kiosques et des pertes matérielles. L’affaire est encore au commissariat du 2e arrondissement et les victimes demandent réparation.

D’après nos investigations, le véhicule maintenu au commissariat a été libéré ainsi que ces deux conducteurs. Jusqu’aujourd’hui, le propriétaire du véhicule ne s’est pas encore présenté au commissariat pour la suite de l’affaire.

Après 26 jours, les victimes déclarées inaptes, attendent toujours la réparation alors que des sources proches du propriétaire du véhicule incriminé affirment avoir livrées des planches (16, 4×8, 6 chevrons) aux propriétaires de kiosques détruits lors de l’accident. « Ces matériaux sont déposés chez le chef de quartier », rapportent-elles.

Le candidat Maxime Balalou avait promis revenir vers les victimes une fois échanger avec celui qui a mis son véhicule à la disposition de son équipe de campagne. Mais cette affaire qui fait tache d’huile précède à une seconde encore pendant.

Dans la foulée de la campagne, un chef de quartier serait violenté à la sortie d’une rencontre avec le candidat Maxime Balalou devant son domicile. Les premières versions parlent des agents de sécurité du ministre candidat qui auraient bousculé cette autorité locale soupçonnée d’être proche de Mathurin Massikini. L’autorité locale aurait eu une entorse au doigt.

Ces faits délicats pour le candidat Maxime Balalou, son challenger Mathurin Massikini en fait une récupération politique aux fins d’en faire une campagne de dénigrement, une accusation que le candidat du RDC rejette en bloc. Mais sur le terrain, le nom du candidat Balalou est lié à ces affaires qui semblent jouées sur son électorat alors que ses électeurs parlent d’une mauvaise campagne de la part de Massikini.

Mais bien avant l’affiche du second tour, les autres candidats à la députation dans cette circonscription n’ont aussi manqué d’interpréter à leur manière « les deux malheurs de Balalou » qui peut précédés le troisième qui est sa chute à la députation.

Pour dissiper tout soupçon, Maxime Balalou a réuni en son siège plusieurs personnes à la veille de la proclamation des résultats provisoires des législatives pour délivrer un message en langue nationale: « Je vous passe ce message pour dire à Massikini d’arrêter. Qu’il se respecte. Nous sommes des parents, qu’il se respecte ainsi que son parti. La politique n’est pas la guerre».

Maintenir l’influence du RDC dans le deuxième arrondissement de Bangui, émerger celle du MCU dans cet arrondissement, ces deux parents se regardent en chien de faïence et Maxime Balalou aura du pain sur la planche pour soigner son image ternie par ces deux faits. Le silence de Mathurin Massikini inquiète sérieusement le camp Maxime Balalou.

Fridolin Ngoulou