La République Centrafricaine, autrefois Oubangui Chari, créée le 1er décembre 1959 disposait d’une Constitution adoptée le 16 février 1959. Avant son accession à l’indépendance le 13 aout 1960, ce pays était géré par une Charte Constitutive de l’Union des Républiques d’Afrique Centrale du 17 mai 1960. Cette Charte est restée en vigueur jusqu’au 26 novembre 1964 où la première Constitution a été promulguée le 26 novembre 1964, créant alors la 1ère République.

Après un coup de force de Jean Bedel Bokassa, contre le premier Président de la République David Dacko, un acte constitutionnel a été pris le 8 janvier 1966. Dix ans plus tard, le pays adopte une constitution impériale le 4 décembre 1976. Après la chute de l’empire Bokassa le 21 septembre 1979, le Président Dacko Dacko, réinstallé au pouvoir va dissoudre la constitution impériale. Un autre acte constitutionnel a été pris en 1979, créant la 2eme République.  Le pays adopte ensuite une nouvelle constitution le 5 février 1981.

Un coup d’Etat du Général André Kolingba vient mettre fin à cette constitution du 5 février 1981. Le pays adopte un acte constitutionnel le 1er septembre 1981 puis un autre acte constitutionnel en 1985 avant de se doter d’une constitution le 28 novembre 1986, instituant la 3eme République.

Après la chute du Général d’Armée André Kolingba à l’issue de la première élection démocratique de 1993, remportée par Ange Félix Patassé, couplée avec le vent de la démocratie et le début du multipartisme, la Centrafrique se dote d’une nouvelle constitution démocratique le 14 janvier 1995. Cette constitution intègre le verrou lié au nombre du mandat. C’est la quatrième république.

A peine passé dix ans au pouvoir, Ange Félix Patassé lance l’idée de la modification de la Constitution afin de sauter à nouveau ce verrou. Il sera lui-même éjecté par un coup d’Etat le 15  mars 2003 par le général de division François Bozizé. Ce dernier prend un acte constitutionnel en 2003 avant de doter le pays d’une constitution le 27 décembre 2004. De deux mandats de sept ans, nous sommes passés à deux mandats de cinq ans. Le pays entre dans la cinquième République.

Après 10 ans au pouvoir (période transition y compris), François Bozizé émet en coulisse l’idée d’une nouvelle constitution, en envisageant lever les verrous du nombre du mandat. Il est renversé par un coup d’Etat de la Séléka le 24 mars 2013. Djotodia crée une Charte Constitutionnelle de Transition. Il démissionne neuf mois après suite à la pression de la communauté internationale et Catherine Samba Panza vient terminer la transition de deux ans en dotant le pays d’une constitution le 30 mars 2016. Nous sommes dans la sixième République.

L’actuelle constitution est critiquée depuis son adoption pour avoir été rédigée dans la précipitation par un organe de la transition. Le président Faustin Archange Touadera au pouvoir depuis le 30 mars 2016 souhaite doter le pays d’une nouvelle constitution en sautant les verrous de limitation du nombre et de la durée du mandat. Un rêve pour le moment brisé par la cour constitutionnelle.                          

Fridolin Ngoulou